Toutes les professions du funéraire trouvent auprès de la Fédération un accompagnement quotidien dans tous leurs questionnements juridiques, et bien plus encore… La Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF) reste à l’écoute de ces professionnels et les accueille avec plaisir dans ses rangs. Nous continuons nos entretiens avec des adhérents venus de tous horizons, qui nous parlent de leur parcours, de leur vision du métier et du lien qu’ils ont tissé avec la FFPF.
Résonance : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous dire où vous êtes situés ?
Jean-Christophe Pépin : Mon nom est Jean-Christophe Pépin, je suis gérant des Pompes Funèbres Yves Delpierre, entreprise créée en 1977 par Yves et Brigitte Delpierre, mes beaux-parents. Les locaux sont situés dans la région des Hauts-de-France, dans le département du Pas-de-Calais à Auchel, 329 rue Raoul Briquet, boutique et bureaux, le funérarium est, quant à lui, situé à proximité, 8 rue du Val fleuri.
R : Parlez-nous de votre parcours professionnel, et pourquoi ce choix du funéraire ?
J-CP : Après mes études, j’ai occupé un emploi en maintenance aéronautique chez Air France, en région parisienne, pendant 23 ans, en qualité de mécanicien, technicien au bureau des méthodes dans un premier temps, puis au bureau d’études dans un second temps. Celui-ci m’a permis de développer certaines qualités, telles que rigueur, méthode dans le travail, précision, etc. et m’a offert la possibilité de voyager et de m’inciter à avoir une ouverture sur le monde, mais également sur les autres.
Explorer permet de découvrir ce qui nous correspond le mieux. On apprend à connaître ses limites, différentes façons de vivre, et particulièrement à s’adapter, et ce, peu importe la situation. En 2013, nous avons décidé de reprendre l’entreprise familiale, j’ai donc pour ce faire suivi une formation de dirigeant d’entreprise à l’École Nationale des Métiers du Funéraire (ENAMEF), l’école de la FFPF à Paris.
R : Quelle est votre vision du métier ?
J-CP : Ma vision du métier est tout d’abord un rôle de soutien psychologique auprès des proches du défunt. C’est aussi d’accompagner, de conseiller et soutenir les familles endeuillées, d’avoir un bon sens d’observation et une grande écoute afin de répondre au mieux à leur demande et de les aider également, totalement ou partiellement, dans toutes les démarches qui suivent le décès d’une personne.
Mais nous avons aussi un rôle de conseil pour toute personne qui souhaite, en amont, préparer ses funérailles afin de soulager sa famille au moment du décès.
R : Qu’est-ce que vous a apporté ce métier ?
J-CP : J’ai intégré la profession en septembre 2014, après avoir suivi les formations de conseiller funéraire et de gestion d’entreprise. La qualité de la formation que j’ai suivie à l’ENAMEF m’a fourni toutes les armes pour être à même de gérer une entreprise. Fait qui s’est confirmé au moment du décès de Brigitte Delpierre, lorsque j’ai pris la direction de l’entreprise, seulement 9 mois après mes débuts dans la profession.
R : Ce que vous, vous avez apporté à ce métier ?
J-CP : Je mets un point d’honneur à m’adapter aux familles et à tout mettre en œuvre afin de répondre à leurs demandes et, de ce fait, de les apaiser dans leur douleur. Il n’y a pas de funérailles identiques. Ma préoccupation est une prise en charge plus "humaine" de la mort, davantage d’assistance, de conseil ou de soutien moral, mais aussi d’"écouter" les familles, de faire preuve d’"empathie", de trouver le mot juste, de "laisser le temps" de réflexion nécessaire aux prises de décisions, de "comprendre" les relations intrafamiliales, bref, d’"être un peu psychologue" pour bien "coconstruire" la demande.
Souvent, je compare le métier à celui de "chef de conciergerie" que nous pouvons rencontrer dans les grands hôtels, qui est avant tout un passionné du service, aime faire plaisir à sa clientèle et met tout en œuvre pour la satisfaire. Doté d’une disponibilité absolue, il anticipe les besoins du client et lui propose prestations et services sur mesure.
R : Comment avez-vous recruté votre équipe, et quel est le rôle de chacun ?
J-CP : Mon équipe est composée tout d’abord de mon épouse, qui a intégré l’entreprise il y a 3 ans, qui gère toute la partie administrative, de quatre salariés à temps plein dont 2 qui avaient été recrutés bien avant mon arrivée au sein de l’entreprise.
R : Quels sont vos équipements et installation ?
J-CP : Nous avons nos bureaux et un magasin d’articles funéraires, un funérarium équipé de 4 chambres funéraires et d’un espace qui nous permet de réaliser des cérémonies.
En termes de véhicules, nous avons :
- deux corbillards,
- un véhicule de transport de corps,
- un véhicule de service pour les travaux cimetière (fossoyage, petits travaux de marbrerie, etc.).
R : Quelle est la place de la FFPF dans votre activité ?
J-CP : La FFPF est d’un grand soutien pour les entreprises indépendantes. Elle est toujours disponible, et nous accompagne en répondant à nos questions et nous conseille concernant certaines décisions que nous devons prendre. Elle nous informe régulièrement sur l’évolution des textes réglementaires.
R : Quelles sont vos passions en dehors de votre métier ?
J-CP : Dès que nous le pouvons, nous pratiquons des sports d’endurance entre mer et montagne, principalement la marche, le vélo et le ski nordique, afin de préserver notre condition physique et notre équilibre psychologique.
R : Votre vision de l’avenir du métier ?
J-CP : Je me rends compte chaque jour que le métier est en pleine mutation au profit de groupes puissants au détriment des petites entreprises indépendantes. Pourtant, ces dernières jouent un grand rôle dans le monde du funéraire (soutien, confiance, respect, conseil, etc.). Il est donc impératif que les indépendants se regroupent et travaillent ensemble afin de préserver leur avenir.
Résonance n° 200 - Février 2024
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