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C’est en terre vendéenne, 35e anniversaire oblige, que se sont déroulées les Journées Nationales Funéplus 2024, les 30 et 31 mai derniers. Toujours très convivial, ce congrès n’en a pas moins été ponctué de moments d’intense émotion, de partages et d’échanges très enrichissants…
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C’est à Talmont-Saint-Hilaire que se sont retrouvés, cette année, les affiliés et partenaires de Funéplus pour les Journées Nationales (JN) annuelles du réseau. Inutile de préciser que, tout au long de ces 2 jours dont l’objectif premier n’est autre que de renforcer les liens qui unissent entrepreneurs, partenaires et fournisseurs autour de valeurs communes, discussions, échanges et confrontations d’idées allaient bon train… Et toujours dans la bonne humeur…

Ainsi, après un accueil en bonne et due forme de l’ensemble des participants durant lequel chacun aura eu le loisir de découvrir l’espace dédié aux fournisseurs venus sponsoriser l’évènement, Céline Mallard et Antony Fallourd, codirecteurs généraux du réseau, ont fait un point sur l’activité et les évolutions notables de celui-ci. Les chiffres parlent d’eux-mêmes… Funéplus en 2024, c’est 402 entreprises pour 750 agences et 2 550 salariés, 13 permanents au siège de la Roche-sur-Yon (85), 55 600 convois et 12 300 monuments au cours des 12 derniers mois, et ce, sans oublier les 42 partenaires et 35 fournisseurs du réseau qui accompagnent quotidiennement ses affiliés.

Céline Mallard

C'est d'ailleurs en s'appuyant sur ces chiffres que l'équipe de direction réaffirmait avec fierté le fait que le réseau d'indépendants Funéplus, né il y a 35 ans de l'idée folle d'un Vendéen nommé Loïck Rodde, figurait, une fois encore, dans le trio de tête des réseaux professionnels funéraires, tous modèles économiques confondus. Se sont ensuite succédés Alexandra Turco, Claire Guédon et Christophe Blanchard pour aborder respectivement les sujets relatifs au parrainage et développement du réseau, la communication et ses outils dédiés, puis la prévoyance obsèques et autres problématiques liées au RGPD.

Au terme de ce rapport d’activité ou peut-être, au vu des circonstances, devrait-on dire… ce point Funéplus, les chiffres ont laissé place à un moment d’intense émotion, marqué par le discours d’au revoir de Loïck Rodde. Ainsi, avec l’humour tout en retenue que nous lui connaissons tous, ce dernier n’a pas manqué d’évoquer ses relations avec René Gargi, fondateur des éditions du Mausolée, Karl Hoffman, de la maison Strassacker, ou encore Marc Manzini dans le cadre, tout d’abord, du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants), puis de la CSNAF (Chambre Syndicale Nationale des Arts Funéraires) lors de la création du salon FUNÉRAIRE PARIS en 1987.

Il a également pris un malin plaisir à évoquer les débuts anecdotiques de Céline et Antony, tout en saluant avec une énorme fierté tout le chemin qu’ils avaient parcouru pour, aujourd’hui, reprendre le flambeau avec brio. Loïck Rodde s’est ensuite vu remettre des mains de ses successeurs un trophée réalisé spécialement pour l’occasion par Strassacker en reconnaissance de son travail et de son implication aux services des nombreux professionnels funéraires indépendants et autres fournisseurs qui lui ont fait confiance et l’ont suivi dans son projet depuis 35 ans… À l’image des Pompes Funèbres Legrand, qui ont été les tout premiers à adhérer aux valeurs de Point Funéplus.

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Des conférences et tables rondes passionnantes

1 - L’intelligence artificielle et le funéraire, par Bertille Mahot

La première conférence de ces JN fut animée par Bertille Mahot, fondatrice de Lostyn Web, qui se définit elle-même comme une licorne de la communication. Maîtrisant parfaitement son sujet, Bertille entend faire de la communication et de ses outils un sujet accessible à ses clients.

Ainsi, au cours de sa présentation, elle aura tout d’abord démystifié l’Intelligence Artificielle (IA) en expliquant que cette dernière a depuis longtemps pris sa place dans notre quotidien, jouant des rôles variés et parfois méconnus, allant de la suggestion d’un titre sur Netflix à l’optimisation des itinéraires sur nos applications de navigation.

Ensuite, partant du fait que, loin d’être un sujet abstrait, l’IA était déjà une réalité tangible pour de nombreux secteurs professionnels, notamment de par son immense potentiel d’optimisation en tout genre. Il va de soi que le secteur funéraire ne fait pas exception et qu’il est inenvisageable pour celui-ci de ne pas embrasser les multiples possibilités offertes par l’IA, et ce, malgré certaines appréhensions légitimes.

Pour autant, il lui a semblé important de dissiper ces craintes, notamment vis-à-vis des services funéraires, car l’IA n’a pas vocation à remplacer l’humain. En effet, il est naturel que l’IA puisse trouver sa place dans une activité traditionnellement empreinte de solennité comme celle de la pompe funèbre. Et pour cause, les professionnels du secteur sont confrontés quotidiennement à une multitude de tâches répétitives et complexes. L’IA peut offrir ici une aide précieuse en automatisant des processus fastidieux… En libérant les opérateurs des aspects chronophages de leur métier, elle leur permet de se concentrer sur l’essentiel : accompagner les familles dans les moments les plus difficiles de leur existence avec empathie et respect.

Il est essentiel de reconnaître que la crainte de l’IA découle souvent d’une méconnaissance de ses capacités réelles. L’IA n’est pas une force obscure à craindre, mais un outil puissant à maîtriser. En comprenant ses limites et en les intégrant dans une réflexion éthique et philosophique plus large, les professionnels du secteur funéraire peuvent tirer pleinement parti de son potentiel sans compromettre leurs valeurs fondamentales.

En définitive, l’IA représente à la fois une opportunité précieuse et un défi stimulant. En adoptant cette technologie avec discernement et en cultivant une réflexion éthique, les professionnels funéraires pourraient améliorer significativement la qualité de leurs prestations, tout en préservant l’humanité et la bienveillance qui caractérisent leur métier.

Bertille Mahot

2 - Le funéraire français : la filière, ses enjeux et son avenir, par Steve La Richarderie

Cette table ronde, qui réunissait Sylvestre Olgiati, dirigeant de la société Funépro et président de la CSNAF, Aubin de Magnienville, dirigeant de la société Hyodall et membre de la CSNAF qu’il représente au Conseil National des Opérations Funéraires (CNOF), Bernard Maffre, dirigeant de la société Granits Michel Maffre et membre du CA de la CSNAF, et Arno Dupré, dirigeant de la société Tellement Là, avait pour objectif, en abordant un certain nombre de problématiques émergentes, de générer une prise en considération, pour ne pas dire une prise de conscience, des enjeux de la filière au regard des évolutions économiques et sociétales.

Ainsi, comme tout dans notre société en constante mutation, même la façon dont nous honorons nos défunts subit des changements significatifs. Bien loin de la marge cercueil et de la gestion dite "à la papa", les dirigeants d’entreprises funéraires doivent aujourd’hui faire preuve d’un management avisé afin de rester les plus compétitifs possible. Entre l’évolution économique du marché et la montée en puissance des cérémonies civiles, la demande croissante de personnalisation des obsèques et le besoin pressant de formation pour les professionnels funéraires, notamment dans le domaine de la vente de produits et services dédiés à ces nouvelles tendances, il faut rester lucide et attentif… Explications en 4 grands axes !

L’axe économique tout d’abord, avec une entrée en matière plutôt rassurante de Sylvestre Olgiati quant aux retours de FUNÉRAIRE PARIS 2023, avec notamment plus de 6 000 visiteurs enregistrés… Un record battu qui tenait depuis près de 20 ans. Il ressort également de ce bilan que la plupart des impacts négatifs consécutifs aux crises sanitaires et géopolitiques se résorbaient, à commencer par le prix des matières premières.

En effet, Aubin de Magnienville a précisé à titre d’exemple que, sans espérer un retour aux tarifs pratiqués avant la crise de la Covid… qui serait illusoire, le prix du bois s’était stabilisé et qu’il n’y avait plus de problème d’approvisionnement. Sylvestre Olgiati et Bernard Maffre se sont ensuite joints à lui pour, au nom de la CSNAF, saluer la solidarité des pompes funèbres quant à l’absorption de ces hausses de coûts inattendues afin que les familles n’en pâtissent pas, ou peu. Cela étant, une interrogation subsiste encore… Quelles solutions opposer au contexte inflationniste ?

Dès lors, le second axe à prendre en compte est l’évolution structurelle du marché funéraire. Ce dernier connaît depuis quelques années une transformation notable consécutive au fait que fournisseurs et entreprises de pompes funèbres tendent à se concentrer. Cette consolidation, observée à la fois au niveau national, mais aussi international, promet de remodeler le secteur de manière significative.

D’une part, les fournisseurs de produits et services funéraires se regroupent pour renforcer leur position sur le marché. Cette tendance est motivée par la recherche d’une plus grande efficacité opérationnelle, d’une réduction des coûts et d’une augmentation de la capacité d’innovation. En se consolidant, ces entreprises peuvent mutualiser leurs ressources, optimiser leurs chaînes d’approvisionnement et améliorer leur pouvoir de négociation avec les fournisseurs de matières premières. Cela leur permet également d’investir dans de nouveaux équipements et autres technologies de pointe souvent plus ergonomiques et plus respectueuses de l’environnement… RSE oblige.

équipe Funéplus

D’autre part, parallèlement à ce phénomène, les pompes funèbres s’organisent elles aussi en réseaux (intégrés, franchisés, associés…), en coopérative et en Groupements d’Intérêt Économique (GIE). Cette concentration vise à offrir une gamme de services plus large et plus cohérente, en garantissant une qualité homogène sur l’ensemble de leur zone de chalandise.

La consolidation du marché funéraire, tant chez les fournisseurs que chez les pompes funèbres, semble inévitable, et porteuse de nombreuses opportunités d’amélioration dans de multiples domaines. Toutefois, cette évolution doit être accompagnée d’une vigilance accrue pour maintenir l’équilibre entre innovation, qualité de service et accessibilité pour les familles. Le futur du marché funéraire repose sur une capacité à conjuguer consolidation et diversité, tradition et modernité, pour répondre aux besoins en constante évolution des familles en deuil.

Ensuite, au regard de ces évolutions, la posture mais aussi et surtout les compétences de l’opérateur funéraire doivent être à la hauteur elles aussi. Pour relever ce défi, il est essentiel que les entreprises de pompes funèbres investissent dans la formation continue de leur personnel. À l’image de la collaboration entre les granits Michel Maffre et le réseau Funéplus, c’est avec l’objectif de pallier à ces besoins que les fournisseurs de la CSNAF entendent créer des programmes de formation spécifiques à la maîtrise technique et à la vente de leurs produits et services. Ainsi, les conseillers funéraires disposeront des outils nécessaires pour naviguer avec succès dans ce nouveau paysage funéraire.

Le premier de ces outils, qui n’en est pas moins remarquable, est le livre "Les Métiers de l’art funéraire en France"… S’il est mis à disposition des familles, il permettra à ces dernières de prendre conscience que, derrière chaque produit ou service, il y a tout un corps de métier. De fait, cet ouvrage permet au conseiller d’être, si ce n’est décomplexé, moins mal à l’aise dans la proposition qu’il pourra faire de tel ou tel produit ou service. C’est dans cette même logique de soutien et d’accompagnement que la chambre syndicale projette le lancement prochain d’une campagne de communication grand public afin d’aller encore plus loin dans la mise en avant de l’art funéraire français.

De gauche a droite Arno Dupré Bernard Maffre Sylvestre Olgiati Aubin de Magnienville et Steve La Richarderie

Pour conclure ce second point, 2 chiffres – ou plutôt 3 – sont particulièrement à retenir par les opérateurs funéraires, et ce, malgré le marronnier médiatique de la Toussaint… plus de 93 % des Français sont satisfaits de leurs pompes funèbres, 49 % des Français estiment le prix des obsèques convenable, auxquels s’ajoutent 21 % qui considèrent cela comme un effort financier en hommage au défunt… Des chiffres qui font pâlir d’envie bon nombre d’autres secteurs professionnels… qu’on se le dise !

Inévitablement, un troisième axe faisant référence aux évolutions sociétales devait faire le pendant au second axe. Ainsi, les intervenants se sont une nouvelle fois appuyés sur quelques chiffres de la dernière actualisation de l’étude CREDOC (disponible sur le site de la CSNAF depuis le début du mois de juin). Traditionnellement, les funérailles étaient souvent marquées par des rites religieux formels, des cérémonies liturgiques, puis une inhumation au cimetière… Mais en 2024, plus de 46 % des familles optent pour une cérémonie civile, dépourvue de références religieuses, 50 % des Français s’orientent vers une crémation et encore 50 % vers une dispersion des cendres.

Cette transition est le reflet de la diversité croissante de notre société, où les croyances et les valeurs varient grandement d’une personne à l’autre. Les cérémonies civiles, par exemple, offrent un espace neutre où les proches peuvent se réunir pour rendre hommage au défunt d’une manière qui reflète véritablement sa vie, ses passions et ses convictions. Ainsi, l’un des développements les plus marquants de ces dernières années dans le secteur des pompes funèbres est la demande croissante de personnalisation des obsèques.

Les familles recherchent de plus en plus des moyens uniques de célébrer la mémoire de leur proche disparu, plutôt que de suivre des rituels préétablis. Des cérémonies thématiques uniques avec des produits adaptés tels que cercueils et capitons personnalisés, en passant par le son et lumière, les montages vidéos et les lectures choisies avec soin, chaque détail devant refléter au mieux la personnalité et les passions du défunt. Cette tendance met l’accent sur la célébration de ce que représentait ce dernier, plutôt que sur la simple commémoration de sa mort.

Toujours au sujet des évolutions sociétales, le thème des nouveaux modes de sépultures a forcément été abordé. Au cœur des préoccupations pour beaucoup, notamment à la suite de la mise en place, par les ministères de tutelle, d’un groupe de travail portant sur l’humusation, il a semblé important à Sylvestre Olgiati de replacer "l’église au centre du village". En effet, ayant anticipé les évènements et souhaitant s’appuyer sur des données objectives, les membres de la CSNAF ont ajouté un certain nombre de questions ouvertes portant sur les nouveaux modes de sépultures dans leur étude, et autant dire que les résultats sont très intéressants.

Concernant l’impact environnemental, seulement 15 % des Français prendraient cet aspect en compte dans leur choix ou comme principal critère de décision. Ensuite, 83 % des Français ne savent pas citer, spontanément, de méthodes alternatives à l’inhumation et à la crémation, et plus de 90 % d’entre eux n’ont jamais entendu parler d’humusation, d’aquamation ou de promession. Pour autant, après s’être vu expliquer les différentes méthodes, 1 personne sur 5 dit pouvoir être tentée par l’humusation. Fort de ces résultats, il conviendra de garder un œil sur l’évolution de ces pratiques afin d’anticiper efficacement les répercussions que pourraient avoir leurs légalisations.

Le quatrième et dernier axe abordé est celui de l’innovation et des nouvelles technologies. Bien que tout aussi importante que dans tout autre secteur professionnel, l’innovation dans le funéraire prend une autre couleur. Et pour cause, ne pouvant s’appuyer sur de réelles tendances ou autres effets d’attente, les professionnels du funéraire, qu’ils soient fournisseurs ou pompes funèbres, se doivent pourtant d’être en parfaite adéquation avec les évolutions technologiques, sociétales et environnementales susceptibles d’influencer les familles dans leurs choix et attentes.

Arno Dupré, intervenant représentatif des nouveaux acteurs "N Tech" de l’industrie funéraire, a souligné la nécessité d’une R&D intelligente où fournisseurs et distributeurs travaillent main dans la main de manière à éviter les fausses bonnes idées. C'est à cette occasion qu’Antony Fallourd a annoncé la création de groupes de travail affiliés Funéplus/fournisseurs afin de créer des lignes de produits exclusives et cohérentes avec les attentes des familles.

Autre point saillant, la digitalisation du funéraire. Si l’utilisation d’Internet s’avère très efficace pour les applications "FullWeb" dédiées à la gestion, les objets du souvenir et les avis de décès…, la vérité est tout autre concernant l’organisation des obsèques si on tient compte que seulement 10 % des Français de plus de 40 ans y ont eu recours. La plupart des familles ont encore besoin de voir les produits, d’avoir un contact humain et d’être accompagnées dans ces instants difficiles. Et l’IA dans tout ça ? Eh bien, nous remercierons encore une fois Bertille pour son brillant exposé sur le sujet, car il n’y a rien de plus à dire.

Le mot de la fin à l’équipe Funéplus…

Comme à chaque fois, ces journées se sont terminées sur de bons moments de convivialité durant lesquels les échanges continuaient d’aller bon train. Le mot de la fin reviendra à Céline Mallard et Antony Fallourd, auxquels se joint toute l’équipe de Funéplus… "Ces journées ont été une superbe occasion de réunir la famille Funéplus, d’échanger des idées, de discuter des défis et opportunités de notre secteur, et surtout, de renforcer nos liens.

Nous espérons que vous avez aimé les conférences, la table ronde, les activités ludiques et les moments de convivialité autant que nous. Votre enthousiasme est une vraie source d’inspiration pour toute l’équipe Funéplus. Un immense merci également à nos intervenants, partenaires, fournisseurs et à notre équipe incroyable, qui ont tous contribué à la réussite de ces journées mémorables. Nous sommes fiers de faire partie d’une communauté aussi dynamique et engagée que la nôtre, et nous avons hâte de continuer cette belle aventure ensemble."
 
Résonance n° 204 - Juin 2024
 

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations