L’Espagne perfectionne la gestion des grandes catastrophes avec les apports internationaux de la “Journée consulaire et de médecine légale” organisée par le Groupe Mémora le 15 juin dernier. Le secrétaire d'État à la Sécurité, Ignacio Ulloa, ainsi que des représentants diplomatiques de l'Uruguay, de l'Italie, des Philippines, de l’Oman et du Japon ont participé à cet événement.
Il s'agit d'une approche intellectuelle appropriée à l’importance accrue de la gestion des grandes catastrophes et offrant des solutions plus efficaces et d'une plus grande valeur humanitaire. C’est ainsi qu’a décrit Ignace Ulloa, secrétaire d'État à la Sécurité, cette “Journée consulaire et de médecine légale”.
La réunion, concernant la façon la plus appropriée de gérer les conséquences d'un accident, a abordé le sujet à partir de 5 thèmes :
- la collaboration internationale,
- la médecine légale,
- le corps consulaire,
- l'industrie funéraire,
- le soutien psychologique.
Une gamme complète qui a profité de l'expérience des professionnels du ministère de la Justice, du secteur médico-légal et psychologique, comme du corps consulaire et diplomatique, des corps et les forces de sécurité de l'État (la police scientifique et la garde civile), ainsi que des urgences et de la protection civile.
La première série des débats a permis de souligner l'importance de la collaboration internationale. Eduardo Vidal, directeur général du Groupe Mémora, a insisté sur la nécessité de maintenir une relation directe et responsable avec les autres nations, étant donné que, en Espagne, il y a un afflux de 52 millions de touristes par an, dont certains risquent de mourir pendant leur séjour dans le pays. Cette situation rend obligatoire d'avoir un processus efficace et professionnel de rapatriement.
Le professeur Duarte Nuno Vieira, président de l'Académie internationale de médecine légale et du Conseil européen de médecine légale, soutient l'initiative de la coopération internationale visant à établir une norme standard dans le domaine de la médecine légale. “Il est important de ne conserver que 2 formulaires internationaux, ceux d'Interpol et de la Croix-Rouge par exemple. Cela nous permettrait de centraliser les efforts dans les accusés de réception du corps, indépendamment du pays où le décès se produit”, explique Nuno Vieira.
En ce qui concerne le domaine de la médecine légale, Juan Antonio Cobo, directeur de l'institut de médecine légale d’Aragon, a assuré que l'Espagne dispose actuellement d'un service de niveau élevé. Cependant, il reconnaît que pour progresser, il est nécessaire d'assurer une coordination plus précise dans la prévision et la logistique.
La situation de la médecine légale espagnole a également été analysée à partir du cas concret du crash de l'avion Spanair à l'aéroport de Barajas, à Madrid. Gloria Vallejo, directeur du département de Madrid de l'Institut national de toxicologie et de médecine légale, a exposé la façon dont a été menée l'identification génétique des victimes, ainsi que la recherche des liens de parenté qui existaient entre elles. Ce drame a également été une source d'explications de la part d’Eduardo Andreu, directeur de l'Institut médico-légal anatomique de Madrid ; celui-ci a décrit comment s’étaient effectués le traitement et le transfert des 153 passagers défunts.
"Il n’y a pas de pays exempts de grandes catastrophes. C'est pourquoi nous devons profiter de la mondialisation pour promouvoir l’enseignement et la coopération internationale", considère Alvaro Malmierca, doyen du corps consulaire de Madrid et consul général d’Uruguay à Madrid. Son sentiment a été approuvé par les représentants des consulats d'Italie, des Philippines, de l’Oman et du Japon, qui ont évoqué les pires accidents survenus dans ces pays au cours de l’année dernière, comme le récent tsunami pour la nation nipponne, ou le tremblement de terre dans le nord des Alpes. De la même manière l’ambassadeur directeur de l'unité d'urgence consulaire a annoncé la coordination internationale menée par le corps consulaire.
Le progrès de l'intégration internationale a transformé l'industrie funéraire au cours des 25 dernières années, selon Xavier Poch, directeur général de la zone Est et directeur des situations d'urgence à Mémora Groupe. "Avant, nous avions des organismes de formation précaires et fragiles, mais maintenant, le secteur a atteint une autre dimension avec des entreprises spécialisées et des moyens humains et matériels de première qualité", précise Xavier Poch.
Ces progrès dans le secteur ont permis l'implantation de nouveaux services, comme l'appui psychologique aux familles des victimes. Ainsi que l’affirme Joan Pinol, directeur général de PSIKERED (réseau de psychologues professionnels spécialisés dans le deuil du Groupe Mémora), "Quand la perte d’un être cher éprouve des familles, surtout de façon si inattendue, il est nécessaire de faire face avec une équipe qualifiée pour fournir tout le soutien requis dans ces moments délicats“.
La réunion s'est terminée par la lecture des conclusions tirées par les Drs. Arimany et Barberie, membres du comité scientifique de la journée, qui ont souligné l'importance de la collaboration pluridisciplinaire entre les médecins légistes, la science médico-légale, la génétique médico-légale de l'institution nationale de toxicologie, la protection civile, les psychologues, du corps consulaire et des services funéraires.
Plus de 300 personnes ont participé à la “Journée consulaire de la médecine légale” consacrée à la gestion des grandes catastrophes et parrainée par PricewaterhouseCoopers, la Compagnie nationale des téléphones, Accenture, Facultatieve Technologies, Hygeco International et Une Aurore Divine.
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