Cercueils OGF : 100 % made in France, écoresponsables par nature

Depuis la crise de la Covid-19, le marché sylvicole a connu de profonds bouleversements avec d’autres épiphénomènes aggravants, tel le conflit ukrainien, mais aussi l’interdiction par les autorités de la République Populaire de Chine d’exploiter les chênes présents sur son territoire.

La conséquence immédiate a été une très forte demande sur cette essence au niveau européen et notamment français, générant une augmentation notable des prix de cette matière première, passant de 160 € le m3 en 2020 à plus de 270 € quelques mois plus tard. Certaines coupes d’exception se sont négociées à plus de 2 200 € le m3 sur pied en forêt domaniale de Bercé (72). Il n’est pas rare désormais de voir des coupes qualitatives qui dépassent les 1 000 € le m3. La tendance n’est donc pas à la baisse et ce constat va ouvrir la voie à d’autres essences de bois tout aussi intéressantes à travailler et surtout plus abordables à l’achat sur coupe.

Puisqu’il était question supra de l’Empire du Milieu, les mots "crise" et "opportunité" en mandarin sont semblables. Pour notre part, nous utiliserons le terme "réactivité" plus conforme à notre culture. C’est ainsi que l’usine de Jussey, localisée en Bourgogne à proximité des forêts de chêne de la région qui représente près de 60 % de ses approvisionnements, s’ouvrit à d’autres essences comme le hêtre, le peuplier, le frêne ou l’érable dont les caractéristiques mécaniques proches permirent une adaptation rapide des process.

"Entre fortes tensions d’approvisionnement d’un côté et forte inflation des coûts des matières premières et de l’énergie de l’autre, nous avons testé très tôt d’autres essences comme le hêtre ou le peuplier, dont les caractéristiques mécaniques sont parfaitement compatibles avec les normes régissant la fabrication de cercueils, et surtout qui sont disponibles en volume. De plus nous sommes l’un des seuls fabricants français à disposer de sa scierie, cela nous a permis d’intégrer ces nouvelles essences dès leur première transformation adaptée à la fabrication de cercueils.

Il ne vous a pas échappé que nous avons constaté une hausse générale des prix à la consommation ces 2 dernières années, pour ce qui nous concerne, grâce à l’entrée de ces nouvelles essences et leur transformation se traduisant par des gammes qualitatives de cercueils offrant de nouvelles alternatives au regard de l’hommage souhaité ainsi qu’une finition qui n’a rien à envier au chêne, nous avons été en capacité de contenir en partie cette tendance haussière. Ainsi, plutôt que de subir cette crise, nous avons su réagir très positivement et nous ouvrir à de nouvelles voies pérennes", souligne Allan Matuszyk.

"En règle générale, lorsqu’elles choisissent un cercueil, les familles recherchent une forme, une essence, une teinte ou une couleur, une finition qui sera en parfaite adéquation avec la personnalité et/ou les attente qu’avait leur défunt. Et pour cause, c’est la pièce centrale de l’hommage et tous les regards convergent vers lui. Tout notre savoir-faire a été de proposer un éventail de possibilités afin de générer une largeur et une profondeur de gamme dans laquelle chaque famille pourrait trouver la réponse à ses attentes… tout a été pensé en ce sens. Certes, le chêne conserve son attrait pour certain, mais les nouvelles essences séduisent beaucoup", précise Allan Matuszyk.

Il est vrai que les lignes peuvent sembler bouger lentement mais elles bougent de façon significative. La dimension cérémoniale et le développement de la personnalisation de l’hommage créent de nouveaux codes. L’anticipation initiée dans les usines du Groupe OGF en matière d’essences nouvelles est finalement parallèle aux évolutions des attentes des familles. Le fait d’avoir été précurseur sur ce périmètre a permis d’être rapidement opérationnel malgré les difficultés d’industrialisation des nouveaux matériaux aux process de fabrication de cercueils.

"Nous ne sommes pas sur des matériaux homogènes bien qu’il s’agisse toujours de bois massif et, qui plus est, standardisés comme pouvait l’être le chêne sur notre usine de Jussey. De nombreuses difficultés ont émergé, notamment d’accès pour les coupes pour le peuplier qui pousse en milieu plutôt marécageux et sauvage, le hêtre qui résiste mal à la chaleur une fois coupé, ce qui impose des temps de séchage différents des autres essences, un stockage approprié et un planning d’exploitation adapté, mais aussi la nécessité de modifier nos techniques de ponçage et d’usinage différentes et toutes très précises… toute une somme de détails auxquels il a fallu apporter des réponses dimensionnées et industrialisées. En ce sens, le savoir-faire du Groupe OGF est exceptionnel.

De même, le Groupe affiche une expertise et une maîtrise totale de la chaîne de fabrication de cercueils… tout d’abord avec le sourcing et l’approvisionnement réalisé par notre équipe de commis forestiers qui œuvre avec des opérateurs privés et publics comme l’ONF (Office National des Forêts) dans la planification, la sélection des coupes, les ventes par adjudication, puis les étapes d’exploitation forestière, de transport, préparation des bois, sciage, séchage avant délignage, panneautage, et enfin, montage et finition.

Tout ceci est une véritable "supply chain" qui doit s’inscrire dans une planification de la production adaptée à la demande, afin de permettre de réagir aux événements imprévisibles tels que crises sanitaires, épidémies ou encore catastrophes naturelles, souvent synonyme de décès massifs…" insiste Allan Matuszyk et d’ajouter : "J’aimerais également souligner un point particulier et fondamental de notre production, il s’agit de la santé et de la sécurité du personnel funéraire qui va manipuler et porter le cercueil et la personne défunte.

L’ensemble des cercueils de nos gammes subissent de véritables batteries de tests. Selon les essences de bois, nous sommes, au regard des dispositions législatives et réglementaires, mais aussi éthiques, dans l’obligation de définir très précisément les résistances mécaniques de nos cercueils selon 3 normes (mécanique, biodégradabilité et crémation) et d’effectuer plus d’une douzaine de crash tests. L’une des normes définit par exemple le coefficient de biodégradabilité, pour les cercueils destinés à la crémation, à savoir, le taux de cendres résiduelles après crémation. Tout est fait pour répondre aux exigences du législateur mais aussi apporter aux personnels funéraires un produit sûr, contrôlé et totalement conforme".

Malgré quelques idées reçues et tendancieuses qui ont la vie dure, les professionnels de la filière bois ne sont pas des déforesteurs en puissance, bien au contraire. Depuis de longues années, les forêts françaises sont gérées durablement. Le rôle de l’ONF prend une large part à cette démarche de protection et de renouvellement de notre ressource sylvestre.

Les usines du Groupe OGF s’inscrivent également dans cette démarche sociétale d’intérêt général. Plusieurs actions d’ampleur sont conduites par le Groupe. "En professionnels responsables de la filière bois, nous sommes très attentifs à tout ce qui peut compromettre à terme la ressource sylvestre. Pour mémoire, notre diversification des essences de bois autres que le chêne et le pin permet de limiter l’impact environnemental en restant cohérent par rapport à ce que la forêt nationale produit, ce qui permet entre autres d’éviter des ruptures d’approvisionnement et de contenir l’impact des diverses hausses de coûts.

De plus, nous accompagnons, et très souvent devançons, les attentes des familles pour leur démarche en faveur de la protection de l’environnement. Tous nos bois sont issus de forêts gérées durablement, nos deux usines sont labellisées PEFC (Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières), nous accompagnons et anticipons les réglementations nationales et européennes, notamment en ce qui concerne les COV (Composés Organiques Volatiles) dont les taux sont contrôlés par les autorités compétentes (DREAL).

Dans notre maîtrise quotidienne de l’énergie, de sa consommation et de ses coûts, nos usines sont autosuffisantes pour la production de chaleur via nos chaudières biomasse qui alimentent les séchoirs et nos machines et la température au sein des ateliers. La réduction de la consommation électrique est notable (-20 %) et ce grâce notamment à un dispositif GWS (Global Watt System), qui permet d’atteindre un niveau d’économie important en optimisant le flux électrique via la diminuant de la réactance (une forme de résistance du courant électrique).

Cette amélioration énergétique diminue les phénomènes de frottement qui sont à l’origine de la transformation de l’énergie électrique en chaleur. Tout est fait pour fusionner le respect et la protection de l’environnement avec les impératifs économiques d’un Groupe qui produit 140 000 cercueils à l’année, et dans cette démarche, nous veillons à rester attentifs aux innovations mondiales.

Enfin, nous avons initié plusieurs actions d’amélioration continue : la recherche de teintes sans solvants, de colles biodégradables, la suppression de pièces de métal dans l’assemblage des cercueils, la liste est longue et cette démarche éco-responsable est portée par l’ensemble du Groupe OGF", précise Allan Matuszyk.

La libéralisation du secteur funéraire intervenue en 1993 a eu notamment pour effet l’apparition des nouveaux industriels de la filière bois en fabrication de cercueils. Les investissements initiaux sont lourds et après une trentaine d’années, nombre de ces machines sont vieillissantes, ce qui peut être un problème économique sensible dans leur renouvellement compte tenu des engagements financiers à souscrire.

"Nous avons un programme d’investissement permanent afin d’éviter des ruptures de production préjudiciables mais aussi pour garantir la sécurité de nos opérateurs. Aujourd’hui l’approche équipement est plus sensible car nous sommes dans une passerelle technologique avec l’apparition de l’Intelligence Artificielle (IA). Bien que celle-ci puisse être d’un apport intéressant, elle pourra s’envisager sur le moyen terme sur des postes où l’œil humain est sollicité en permanence, notamment le contrôle des panneaux bois.

Ces investissements sont particulièrement lourds dans leur mise en œuvre d’une part et les retours sur investissements longs, car il faut apprendre à l’IA ce qu’elle doit savoir faire ou ne pas faire, ce qui suppose des applications en "Deep Learning" très performantes et de s’adapter à tous types d’essences de bois. En quelques courtes années, l’informatique progressera et les propositions que nous avons devant nous aujourd’hui seront donc totalement obsolètes. Une veille attentive est donc faite avec, pour allier pérennisation de l’outil industriel et modernisation des technologies au service de la sécurité de nos collaborateurs, la réduction de la pénibilité et l’amélioration de la qualité de nos cercueils.

En matière d’investissement justement, il y a bien sûr le matériel, mais aussi et surtout la ressource humaine. Attirer vers nous les nouveaux entrants sur le monde du travail, les former et les fidéliser au sein d’un groupe leader de son secteur est un vrai sujet. Sur nos deux usines de production, l’une est en milieu rural l’autre dans une zone industrielle concurrentielle, il faut dont se démarquer, attirer les talents, faire découvrir nos métiers qui associent les dernières technologies au savoir-faire traditionnel et artisanal du bois.

Il y a de vraies carrières au sein du Groupe OGF, notamment pour ce qui est du secteur industriel et de la filière bois. Nous sommes à l’écoute des demandes en y apportant les réponses les plus adaptées, une veille permanente et des plus passionnantes", conclut Allan Matuszyk.