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Organisé par la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF), un colloque interdisciplinaire, les "Assises du funéraire", aura lieu le 3 octobre 2016 durant l’après-midi, salle Clemenceau au Palais du Luxembourg (75006).

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Aubin de Magnienville,
président de la CSNAF.
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Damien le Guay, philosophe,
président du CNEF.

I - Un sujet essentiel et négligé : le deuil et ses conséquences individuelles et collectives

Le deuil est une des épreuves majeures de l’existence humaine, sans doute l’une des plus violentes – d’autant plus violente qu’elle est mal prise en considération. Ses effets peuvent être multiples, complexes et très lourds : dégradation de l’état de santé général, maladie, dépression, angoisses, troubles du comportement, perte du désir de vivre, repli sur soi, évitement et isolement, divorce, violence à soi ou aux autres, échec scolaire, absentéisme au travail, décrochage ou épuisement professionnel, risques psychosociaux, addictions, suicide, etc.

Les conséquences psychiques sont connues. En revanche, les autres conséquences (physiques, sociales, économiques, etc.) ne sont absolument pas documentées, et n’ont à ce jour fait en France (à la différence d’autres pays) l’objet d’aucune étude d’ampleur.

Or, le deuil est un événement qui affecte couramment la vie des individus et des familles. En France, chaque année, ce sont près de 600 000 personnes qui décèdent et autant de familles qui se retrouvent de ce fait endeuillées. Le nombre de personnes endeuillées, par an, est compris entre un et trois millions. Considérant que le deuil se prolonge au-delà de la première année, la population française en situation de deuil est considérable.

Or, que constatons-nous ? Le deuil, jadis socialement reconnu, est aujourd’hui trop négligé par la société et les pouvoirs publics. D’autre part, les dispositifs mis en œuvre sont trop dispersés. Une prise de conscience est donc nécessaire.

Or, il faut considérer l’importance de la question du deuil et l’étendue de ses effets. Ce sujet est multiple – et non seulement psychologique :
- un sujet de santé publique, compte tenu des conséquences physiques et psychiques induites ;
- un sujet social, avec la fragilisation des liens et le risque d’isolement qui en découlent et les enjeux connexes de solidarité ;
- un sujet pour le monde du travail (entreprises et secteur public), si on considère les risques psychosociaux et/ou professionnels que cette circonstance fait courir aux personnes endeuillées, mais aussi aux employeurs et aux organisations ;
- un sujet économique, avec les coûts directs et indirects ainsi que les risques induits pour la sécurité sociale, pour les familles, pour les entreprises ;
- un sujet de recherche universitaire et de réflexion pluridisciplinaire, pour améliorer la connaissance sur l’ensemble de ces points.

II – Le colloque "Mieux accompagner le deuil : un enjeu majeur de la société française"

En 2011, de nombreuses associations soutenues par quelques parlementaires avaient tenté de faire déclarer le deuil "grande cause nationale 2013". Leur argumentaire portait surtout sur la nécessité de donner un statut aux endeuillés et sur les droits et facilités que la société pourrait leur reconnaître. Mais il manquait encore de données objectives pour apprécier l’ampleur du phénomène et argumenter sur l’importance de ses enjeux.

Le colloque "Mieux accompagner le deuil : un enjeu majeur de la société française" entend prolonger ce premier élan. Il s’inscrit dans le cadre des "Assises du funéraire" portées par la CSNAF.

La CSNAF est un syndicat professionnel à but non lucratif. Elle regroupe les fabricants de matériel funéraire (urnes, cercueils, monuments, etc.), qui se distinguent des entreprises de pompes funèbres. Elle souhaite organiser tous les deux ans un événement à but non lucratif intitulé "les Assises du funéraire". Ces Assises sont destinées à faire réfléchir les professionnels du funéraire, mais également la société civile (journalistes, chercheurs, politiques, etc.), sur les enjeux sociétaux liés à la fin de vie, au décès et au deuil. La CSNAF entend mettre sa position d’acteur professionnel dans le domaine funéraire, sa connaissance du sujet ainsi que des moyens financiers au service de ces réflexions citoyennes.

Les professionnels du funéraire constatent que, de plus en plus, ils se retrouvent en première ligne du deuil, appelés à soutenir des familles le plus souvent démunies, parfois en détresse. En effet, l’accompagnement de la fin de vie s’interrompt au moment du décès. Faute d’une place sociale et d’une réelle aide des pouvoirs publics, les familles endeuillées se tournent donc de plus en plus vers les professionnels du funéraire, qu’elles considèrent comme les spécialistes du sujet. Ils sont ainsi en pratique les premiers recours de ces familles, bien avant un éventuel soutien psychologique ou associatif.
Consciente de cette responsabilité de fait qui incombe de plus en plus aux professionnels du funéraire, considérant que cet aspect hautement humain et moral ne constitue cependant pas le cœur de leur métier, la CSNAF a donc souhaité impulser une réflexion citoyenne autour de la question du deuil, de sa place sociale, des besoins des familles et du soutien dont elles pourraient/devraient bénéficier.

III – Une étude essentielle et inédite faite par le CREDOC durant le 1er semestre 2016

Pour lancer cette réflexion, l’inscrire dans le débat public, une étude de grande ampleur est nécessaire. Une enquête scientifique faite durant le premier semestre 2016 par le CREDOC (Centre de Recherche pour l’ÉtuDe et l’Observation des Conditions de vie), va, pour la première fois en France, permettre de disposer de données statistiques, larges, objectives et globales. Plusieurs partenaires se sont ainsi associés pour conduire cette étude ambitieuse et inédite sur les conséquences du deuil. L’objectif est de tenter pour la première fois d’en apprécier les effets et de poser les bases d’une première évaluation de ses coûts (physique, psychique, économique et social).

Cette étude répond aux normes et garanties scientifiques de ce type d’enquête :

Étude quantitative : sondage en ligne par le CREDOC sur un échantillon de 3 300 personnes sur la base d’un questionnaire "deuil" validé par un groupe d’experts.
Étude qualitative : conduite de 30 entretiens semi-directifs auprès de personnes ayant répondu à l’enquête quantitative. Traitement des entretiens selon les méthodes scientifiques de l’analyse qualitative.
Analyse et commentaires des résultats globaux par un groupe d’experts.

Avec cette étude, nous serons pour la première fois en France en mesure d’appréhender ces situations de deuil de manière globale. Les résultats de cette étude ont vocation à être diffusés auprès d’un public large et à stimuler d’autres études et travaux de recherche.

IV – Les acteurs de ce projet

La CSNAF : est le commanditaire de cette étude et de ce projet. Elle est également l’organisateur des "Assises du funéraire".

Le CREDOC : est un organisme spécialisé dans la conduite d’enquêtes dont la qualité des travaux est reconnue depuis 50 ans. Il bénéficie d’une subvention de l’État et est placé sous tutelle du ministre chargé de la Consommation et du Commerce. Dans le cadre de ce projet, il est maître d’œuvre des deux enquêtes, quantitative et qualitative, et chargé de procéder à leur exécution.

Les pilotes du projet sont :

Tanguy Châtel, sociologue spécialisé sur les questions de fin de vie, de mort et de deuil. Membre du conseil scientifique de la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP), vice-président du Comité National d’Éthique du Funéraire (CNEF), membre du GSRL (unité de recherche du CNRS et de l’École pratique des Hautes Études), ex-chargé de mission à l’Observatoire National de la Fin de vie (2010-2013). Également auteur de "Vivants jusqu’à la mort" (Albin Michel, 2013).

Damien Le Guay, philosophe spécialisé sur la fin de vie et la mort dans nos sociétés. Membre du conseil scientifique de la SFAP (Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs), il est, de plus, président du CNEF (Comité National d’Éthique du Funéraire). Il est maître de conférences à HEC, enseigne à l’espace éthique de l’AP-HP. Également auteur de neuf livres, dont "Les Morts de nos vies" (Albin Michel, 2015), "Le fin mot de la vie – contre le mal mourir en France" (Cerf, 2014), "La Mort en cendres (sur la crémation)" (Le Cerf, 2012), "Qu’avons-nous perdu en perdant la mort ?" (Le Cerf, 2003).

Le Centre National des Soins Palliatifs et de la Fin de Vie (CNSPFV), directement rattaché à la ministre de la Santé, a apporté son concours en mettant à disposition ses ressources documentaires pour disposer d’un état des lieux national et international des travaux publiés sur ce sujet.

Des experts sur la question du deuil on été sollicités pour apporter leur concours dans l’analyse des résultats de cette étude, et aider à construire la trame du colloque.

V – Colloque durant l’après-midi du 3 octobre au Palais du Luxembourg

Les résultats de cette étude feront l’objet d’une première présentation et discussion lors d’un colloque public réunissant des professionnels des mondes de la santé, du travail social, du funéraire, de l’entreprise, des chercheurs, des journalistes, des représentants des associations, des pouvoirs publics, des décideurs politiques, etc.

Ce colloque d’une demi-journée aura lieu le 3 octobre 2016 au Palais du Luxembourg à Paris. Il est coparrainé par M. Philippe Bas, ancien ministre, sénateur et président de la commission des lois, et Mme Michèle Delaunay, ancienne ministre, députée et membre de la commission des affaires sociales.

Il sera structuré de la manière suivante :

Accueil et propos introductif par un politique et le président de la CSNAF.
Présentation des principaux résultats de l’enquête du CREDOC : Tanguy Châtel.
Table ronde animée par Anne-Dauphine Julliand autour de quatre experts reconnus : Christophe Fauré, Claude Le Pen, François Michaud-Nérard, le DRH d’un grand groupe.
Mise en perspective politique : Michèle Delaunay.
Propos pour une mise en perspective : Damien Le Guay.

Les personnalités qui ont été sollicitées et ont accepté de participer à ce colloque pour en commenter les résultats sont :
Des personnalités politiques (anciens ministres, sénateurs, députés…).
Dr Christophe Fauré, psychiatre, spécialiste reconnu du deuil, auteur de "Vivre le deuil au jour le jour" (Albin Michel, 2012).
Pr Claude Le Pen, économiste de la santé, directeur du master "Économie et gestion de la santé", université Paris Dauphine.
M. François Michaud Nérard, directeur général des services funéraires de la ville de Paris, auteur de "La Révolution de la mort" (Vuibert, 2007).
Mme Anne Dauphine Julliand, journaliste, écrivain, auteur du best-seller "Deux petits pas sur le sable mouillé" (J’ai lu, 2013).
Un DG/DRH d’une entreprise française d’envergure internationale ou un représentant du MEDEF ou de la CGPME.

Parrainages et soutiens (au 10 juin 2016)

Colloque parrainé au Palais du Luxembourg par Philippe Bas et Michèle Delaunay.

Colloque qui a de nombreux parrainages :
 
Collectif Inter-aSsociatif sur la Santé (CISS) IDF, Espace de réflexion éthique IDF, Fondation services funéraires de la ville de Paris, Fondation PFG, Fondation diaconesses de Reuilly, Société de Thanatologie, Empreinte VSD-IDF, Fédération Vivre son deuil, ASP-Fondatrice, SFAP (Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs), Association française des Aidants, SFPO (Société Française de Psycho-Oncologie), CPFM (Confédération des Professionnels du Funéraire et de la Marbrerie).

Colloque qui a de nombreux soutiens personnels :
 
Marie de Hennezel (psychologue), Philippe Pozzo di Borgo (dont l’histoire a inspiré le film "Intouchables"), Anne-Dauphine Julliand (écrivain), Boris Cyrulnik, Jean Leonetti (député), Christophe Fauré (psychologue), Philippe Gosselin (député), Patrick Baudry (sociologue), Régis Aubry (médecin, soins palliatifs), Bertrand Vergely (philosophe), Michèle Salamagne (médecin, soins palliatifs), Claude Le Pen (économiste de la santé), Serge Guérin (sociologue).

Damien Le Guay

Résonance n°122 - Juillet 2016

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations