Bertrand Bruna, figure engagée du monde funéraire, partage sa vision de la formation professionnelle, de l’évolution du secteur et des enjeux humains qui le traversent. Entre vocation, transmission des savoirs avec Vocation Formations Funéraires & Généralistes (VFFG) et adaptabilité logistique avec la structure TC, il décrit une démarche pragmatique et humaine pour accompagner au plus près les professionnels du funéraire d’aujourd’hui et de demain. Entretien…


Résonance : Bertrand Bruna, vous apportez une évolution notable dans la démarche pédagogique de VFFG, pouvez-vous développer cette initiative ?
Bertrand Bruna : Avant toute chose, il est important de souligner que nous dispensons des formations réglementaires ou continues respectueuses des décrets en vigueur. Nous refusons de nous inscrire dans une dérive pédagogique dont les contenus s’éloigneraient du métier. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons un profond respect pour la profession funéraire dont nous sommes issus, et que nous sommes soucieux de l’avenir professionnel de nos étudiants et de l’image VFFG qu’ils portent ainsi chez les opérateurs funéraires employeurs.
Notre accompagnement privilégie un suivi individualisé, des petits groupes de 6 à 10 personnes. Avant de finaliser l’inscription, nous effectuons notamment des entretiens préalables pour nous assurer des réelles motivations et capacités des candidats. Notre système pédagogique VFFG est éprouvé d’un point de vue qualitatif, mais surtout assure nos étudiants d’un taux élevé d’insertion d’environ 82 %.
R : Les formations VFFG des futurs professionnels du funéraire s’effectuent en présentiel mais également à distance. Là aussi, vous insistez sur l’accompagnement indispensable à la réussite des étudiants ?
BB : VFFG forme le funéraire de demain, à la fois des conseillers funéraires (280 h, dont 4 semaines de pratique) et les PCF (porteurs, chauffeurs, fossoyeurs) via des modules de 2 à 5 jours. Face à une demande croissante, de la part de postulantes féminines ayant notamment des enfants, VFFG relance les visio-cours dès le début de 2026. Ces visio-cours ne sont pas à confondre avec le e-learning, il s’agit de réels cours synchrones transmis, assurant un lien avec le formateur en direct. Cette modalité permet de maintenir un haut niveau d’exigence tout en adaptant les rythmes et contraintes.
La formation comprend aussi des ateliers concrets : pose de capiton (habillage du cercueil), pose de scellés et techniques de portage du cercueil. Objectif : ne pas arriver en entreprise sans avoir touché à un cercueil, non seulement pour une meilleure insertion professionnelle, mais également pour avoir la maîtrise des gestes et postures exigibles immédiatement par les opérateurs funéraires.
Pas de temps perdu en re-formation de nos étudiants, ils sont 100 % opérationnels. De plus, nous avons des groupes WhatsApp thématiques qui permettent le partage d’infos post-formation et de garder un lien tous ensemble.
R : Parlons de TC – Transport de Corps, cette structure prend une amplitude remarquable, là aussi, vous innovez ?
BB : La nouveauté sur TC – Transport de Corps, est qu’il va y avoir une activation de ce qu’on appelle "la base arrière". Au départ, les opérateurs qui assurent un transport de corps ont la possibilité de s’inscrire sur la plateforme pour pouvoir, au retour, tenter de trouver un autre corps à prendre en charge, de manière à amortir le trajet retour. Donc ça, c’était l’idée de diminution de l’indice carbone, diminution du coût, etc.
Là, cette fois, on va ouvrir le système un petit peu plus grand, c’est-à-dire que les gens, même quand ils restent chez eux, pourront être sollicités… et c’est ça, la vraie nouveauté. C’est-à-dire, c’est ce qu’on appelle "la base arrière", où ils sont enregistrés en tant qu’adhérents. Ce lieu va être pris en compte comme une destination, ce qui fait que, si jamais il y a une demande à 100 km autour de là où ils se trouvent, cette base arrière pourra être sollicitée.
C’est un grand progrès, rester en poste chez soi et obtenir des trajets grâce à notre système TC. Autre constat, nos dernières adhésions comportent 50 % de transporteurs et 50 % d’opérateurs pompes funèbres, alors que nous étions à 80/20 en faveur des transporteurs. La tendance s’inverse, les opérateurs funéraires ont bien compris tout l’intérêt de notre système, et ils y adhèrent de plus en plus.
R : Vous avez également marqué les opérateurs par une proposition pour le moins surprenante mais qui rencontre un vif intérêt, dites-nous-en plus ?
BB : Venir du terrain signifie bien connaître les préoccupations des opérateurs funéraires PME. Ceux-ci sont sur le pont 24H/24, l’entreprise mobilise leurs forces en permanence. Nous proposons un service de suppléance qui s’inspire du modèle agricole. Ce service de suppléance permet aux dirigeants de pompes funèbres de partir en congé sereinement. Des personnels formés et particulièrement qualifiés peuvent les remplacer.
Une solution qui facilite les recrutements et permet à des profils motivés et de valeur ajoutée de faire leurs preuves sur le terrain. Croyez-moi, il y a de la demande. Toutes ces nouveautés, nous les présenterons au salon FUNÉRAIRE GRAND SUD à Toulouse sur un stand revu différemment.
Des écrans plus vastes pour des démos efficientes, pour les transporteurs, les pompes funèbres, sans oublier nos formations funéraires complètes, du maître de cérémonie au conseiller, ainsi que les agents funéraires, chauffeurs et techniciens d’inhumation.
D’ores et déjà, notre site Web renseigne sur les différentes filières et les différents lieux d’enseignement : Mérignac, Toulouse, Agen, Saint-Sylvestre-sur-Lot, Mâcon, Limoges, etc. VFFG et TC, ce sont 2 visions engagées et cohérentes du funéraire : humaines, rigoureuses, connectées aux réalités du métier, garantes d’une responsabilité éthique unique, "un modèle à suivre".
Jérôme Maniaque
Résonance n° 215 - Mai 2025
Résonance n° 215 - Mai 2025
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