Pas évident d’être fournisseur d’articles funéraires par les temps qui courent. Devant les mastodontes qui se constituent, les regroupements, les rachats, etc., les industriels du funéraire doivent à leur tour s’adapter. Constat.
Aubin de Magnienville, président CSNAF. |
Des pans entiers de nos industries funéraires sont en voie d’extinction. Des métiers disparaissent, et avec eux de précieux savoir-faire. C’est le cas des bronziers, qui n’existent pratiquement plus en France, mais aussi des fabricants de quincaillerie funéraire, des fabricants de fleurs, des fabricants de monuments, des fabricants de plaques…
La pression sur les prix a conduit à une délocalisation en masse de ces métiers. Mais ne nous sommes-nous pas tous tiré une balle dans le pied ? Que pouvons-nous proposer aux familles, maintenant ? Un produit standardisé, banal, sans personnalité !
Tout le monde utilise maintenant la même poignée de cercueil. Elle provient de Chine. L’industrie du capitonnage ainsi que celle du cercueil font face elles aussi à cette problématique d’importation.
Les produits sont fabriqués dans des pays qui ignorent même la destination du produit. C’est bien différent pour un produit fabriqué en France, par un fabricant qui connaît la finalité du produit, qui prend en charge sa dimension émotionnelle, culturelle.
L’enquête conjointe de la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF) -CREDOC de 2014 "Les Français et les obsèques" montrent que 73 % des Français sont prêts à payer des produits plus chers si ceux-ci sont 100 % fabriqués en France… presque les 3/4 des familles françaises !
L’idée fait son chemin, et certains l’ont déjà bien compris et s’en servent comme d’un avantage compétitif. Un argument de différenciation qui permet de se forger une image de professionnel soucieux des attentes des familles, qui permet également de mettre en valeur un savoir-faire, un rituel, gravé dans notre inconscient collectif national.
Oui, les Français commencent à se rendre compte que l’importation de tous ces produits en provenance de pays émergents contribue également à importer du chômage en France.
Ces quelques centimes de moins à l’achat ont un impact que beaucoup ne soupçonnaient peut-être pas… Ces métiers font partie de notre patrimoine. Préservons-les !
Aubin de Magnienville
Président CSNAF
Résonance hors-série n°4 - Août 2017
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