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Strassacker s’est forgé une réputation d’excellence tant dans la reproduction en bronze d’œuvres d’artistes que dans la réalisation d’ornements funéraires dans le même matériau, mais également en alu et en inox. Ces produits, issus des nombreux savoir-faire acquis par la maison allemande dans la fonderie d’art, sont aujourd’hui fabriqués tant en Allemagne qu’en France, dans les ateliers situés à Heimsbrunn (près de Mulhouse). Sur notre territoire, le marché de l’art sacré funéraire dans cet alliage noble plusieurs fois millénaire se soumet aux coutumes et pratiques régionales, initiant ainsi une économie spécifique à ce domaine. Pour mieux en comprendre les mécanismes, nous nous sommes entretenus avec François Dumez, responsable commercial pour la France.
Strassacker 1

Résonance : François Dumez, quelles sont vos premières impressions concernant votre présence à FUNÉRAIRE PARIS ? Quels sont les retours des visiteurs sur vos produits et quel est votre ressenti sur cette expérience ?

François Dumez : Mon ressenti est qu’il faut être vraiment très présents et proches de nos partenaires marbriers et de nos futurs clients. En effet, la société Strassacker a beau être là depuis quatre générations, il y a évidemment des professionnels qui ne connaissent pas encore la qualité Strassacker, ni les différences qu’il peut y avoir dans tous les articles en bronze proposés. Lorsqu’on met dans les mains d’une personne un ornement en bronze ou qu’on lui propose de soulever une statue, on relève souvent des réactions d’étonnement et de satisfaction quant au poids, à la qualité de façonnage, aux finitions, et celle-ci se rend compte de la plus-value que nous apportons. D’où l’importance et la nécessité de garder une certaine proximité avec nos clients actuels et futurs. Mais ce n’est pas toujours possible sur le terrain. C’est compliqué d’être présents partout.

Les marbriers et pompes funèbres présents sont, a priori, disponibles, ce qui n’est pas forcément le cas lorsque je suis de passage dans leur département. Sur notre stand, nous avions le temps de discuter et de montrer nos réalisations. Malheureusement, il y avait beaucoup de visiteurs et nous n’étions pas assez nombreux pour avoir tout le temps nécessaire à consacrer à chacun d’eux. Mais d’une manière générale, cela fut extrêmement positif pour nous. C’est pour cela que c’est une bonne chose d’aller à leur rencontre à l’occasion d’un salon comme FUNÉRAIRE PARIS. Je pense que, si je peux, je ferai aussi le salon de Lyon en novembre prochain.

R : Fort de cette expérience, pensez-vous que la notoriété de Strassacker croisse du fait de votre présence sur un tel événement et de votre judicieuse exposition d’ornements purement funéraires, à laquelle vient s’adjoindre une présentation d’éléments plus artistiques mettant incontestablement en valeur les savoir-faire de vos ateliers et la maîtrise de la fonderie d’art ?

FD : Oui, c’est notre objectif. Le fait d’exposer des créations d’artistes permet de montrer que c’est la même fabrication, les mêmes techniciens qui agissent, le même alliage. Cela rassure sur la qualité de nos bronzes. Cela conforte le savoir-faire de Strassacker, consolide sa réputation, et joue la transparence pour ceux qui ne connaissent pas encore la société et ses trois gammes de produits que sont l’art, le jardin et le funéraire.

Si une croix reste une croix, une statue, une œuvre d’artiste ou un hibou décor de jardin ont un impact visuel plus important, et démontrent peut-être – pour certains – la maîtrise d’une technique plus élaborée, alors que chez nous, tous les modèles bénéficient du même type de fabrication et d’un alliage identique pour tous. Dans un salon, il faut en plus noter que, lorsque les visiteurs se déplacent dans les allées, il y a des articles qui vont accrocher leur regard, et d’autres non. D’où la force de la portée graphique et esthétique que peuvent avoir de beaux objets artistiques visibles de loin.

R : Parlons maintenant des spécificités du marché français. Quels sont les principaux mécanismes qui définissent celui-ci, sachant que l’on trouve à la fois – chez vos concurrents, par rapport à ce qui est produit dans les ateliers allemands et français de Strassacker – des différences de fabrication et d’alliages, mais aussi, en matière de vente, une sectorisation régionale particulière ?

FD : C’est juste, il y a plusieurs qualités de bronze avec différents alliages sur le marché, avec différentes techniques de fabrication, des patines jusqu’au vernis. En général, plus il y a d’ornements dans un cimetière et plus la demande est forte. La concurrence participe donc à développer ce marché. Les familles choisissent au coup de cœur ou en fonction du choix et des conseils, ou encore selon leur budget.
Le marché diffère selon les régions, les départements, ou même entre deux villes. Il est porteur si les cimetières ont déjà des monuments comportant des articles en bronze. En effet, ici, les suivants ont plus de chances d’être dans la même ambiance, dans le même type d’approche. Les marbriers, les familles voient ce qui est dominant dans le cimetière et peuvent en être influencés.

Mais il faut reconnaître que ce n’est pas facile de se placer sur certains départements. Si les habitudes historiques sont en faveur de la gravure, on ne trouve quasiment pas de lanterne funéraire, ni de statue… difficile dans ce cas de susciter la demande. Mais nous remarquons que, si le marbrier en propose, si le choix est apporté dans la discussion, les coups de cœur pour une pierre tombale ou une stèle avec du bronze peuvent apparaître de temps en temps.

Bien sûr, si l’objectif est d’avoir un monument le moins cher possible, les ornements ne sont pas prioritaires ! Et encore moins les nôtres qui se situent plus sur le haut de gamme. Malheureusement, il y a eu des périodes de vols d’articles funéraires qui ont freiné les achats. Mais, au contraire des plaques ou des fleurs, les décorations, les statues, les lanternes, etc., en bronze, sont scellées dans le granit. Les pillages sont relativement rares, et très peu rémunérateurs pour leurs auteurs, car ce n’est pas du cuivre pur comme dans les câbles électriques.

R : Sur ce marché un peu atypique, la nouveauté a-t-elle aussi sa place ? Peut-on apporter de la modernité dans le dessin de ces objets du souvenir ou de l’hommage ? La création et le design ont-ils droit de cité ?

FD : 80 % des ventes concernent des décors classiques, les 20 % restants sont les nouveautés ou les conceptions sur mesure. Si nous sommes attachés à proposer la meilleure qualité dans les représentations traditionnelles que nous venons d’aborder, nous avons aussi dans notre ADN d’être créatifs et force de proposition pour nos partenaires. Dans notre catalogue, il y a régulièrement des nouveautés avec des designs inédits, de nouvelles formes très modernes, notamment pour les croix (en applique ou en ronde-bosse). Ces produits existent également en alu, en inox ou avec des mariages de ces matières (bronze inox, par exemple).

C’est important, car la typologie des marbriers évolue. Aujourd’hui, 40 % sont indépendants et décident de leurs gammes. Ils cherchent souvent à se démarquer et veulent offrir un large choix aux familles, avec du classique certes, mais aussi avec des ornements funéraires conçus dans des matières nobles, des concrétisations de l’hommage plus prestigieuses quand leur budget le leur permet.

Pour ceux affiliés ou intégrés à des groupements, nous constatons que, plus ces derniers sont importants, plus ils ont tendance à rationaliser leur nombre de fournisseurs ou leur offre produits. Ce que nous comprenons tout à fait. L’entreprise Strassacker-France (basée en Alsace) est une société artisanale avec une petite équipe. Nous faisons au mieux, mais c’est bien sûr à nous de nous adapter et d’apporter notre savoir-faire.

R : Compte tenu du contexte économique, pandémique… et étant titulaire d’une notoriété toujours croissante dans l’Hexagone, comment envisagez-vous commercialement les prochains mois pour Strassacker ?

FD : Les bronzes Strassacker affirment toujours plus leur présence sur un marché français complexe, mais en pleine évolution. Même si celui-ci se durcit, les marbriers restent confiants dans notre bronze d’art. Si les ornements sont directement concurrencés par la gravure et la lithographie, notre qualité rassure, et permet de maintenir les ventes et/ou de les développer.

Après une période plateau, nous avons fortement progressé ces trois dernières années, et nous avons même vendu plus de statues (toutes tailles confondues) que les années précédentes. Nous sommes sur une croissance à deux chiffres. Nous allons poursuivre en développant également les décors adaptés au milieu cinéraire. Dans ce domaine spécifique, nous avons toute une gamme de petits décors (bronze, inox ou alu) dédiés aux cavurnes : petites statues, croix, des papillons, des oiseaux, des fleurs, etc.

R : Cela veut dire que vous allez toujours proposer des produits créatifs et d’exception…

FD : Côté créations ou nouveautés, nous avons à cœur de proposer des articles de très grande qualité, parfois considérés comme chers mais, comme nos confrères, nous participons aux montées en gamme. Celles-ci sont sources de chiffre d’affaires et de marge. Elles profitent à toute la profession, que ce soient les pompes funèbres, les marbriers ou les petits artisans comme nous. Nous devons les privilégier, ainsi que la personnalisation, tout en respectant les budgets des personnes en deuil. Sur ce sujet, nos partenaires distributeurs savent s’adapter et servir toujours au mieux leur clientèle.

Pour beaucoup de marbriers, c’est aussi un plaisir de créer un monument, d’anticiper et d’exaucer les demandes des familles. Cela peut aller jusqu’à personnaliser un monument avec une thématique qui rappelle la vie du défunt. Elles doivent être satisfaites de la cérémonie, d’une part, et du monument funéraire dont émane une symbolique très forte, d’autre part. C’est celui-là qu’elles verront à chaque passage au cimetière, et il ne doit surtout pas rappeler des regrets de choix à chaque fois. Si le budget le permet, nous pouvons créer des sculptures personnalisées : tableaux, médailles, bustes, etc.

R : Vous me disiez lors d’un précédent entretien qu’une inscription sablée sur le dessus d’une pierre tombale s’efface relativement rapidement, alors que celle en bronze reste et restera une bonne solution en matière de résistance aux intempéries, à l’usure temporelle. Pour conclure, pouvez-vous m’en dire quelques mots ?

FD : Oui, nous proposons aussi en France des inscriptions en bronze qui permettent d’apporter un relief et une chaleur au monument. Avec notre grand choix d’écriture (police, taille, bronze, alu ou inox), la personnalisation est réellement possible… aisée et rapide. Sur le long terme, quand la patine reprendra son évolution naturelle (après que le vernis se sera estompé), l’inscription sera toujours lisible. Les alliages d’alu ou d’inox permettent d’apporter encore plus de choix : une croix avec une patine noire sur un granit gris clair ou de l’inox sur un granit noir fin…

Avec ces solutions, nous participons à créer des monuments qui suscitent de l’émotion. Nous sommes touchés, et c’est une vraie marque de confiance quand un marbrier partenaire choisit un bronze Strassacker pour participer à la conception de son monument funéraire pour sa propre famille.
 
Gil Chauveau

Résonance n°176 - Janvier 2022

Instances fédérales nationales et internationales :

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