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Hormis le fait que le salon "a fait le plein", celui-ci apparaît plus que jamais comme la manifestation incontournable de la profession funéraire – tant nationale qu’européenne et internationale – et représentative de son marché, mettant en exergue les innovations – bénéficiant pour la première fois d’un concours – et la mutation continue vers toujours plus de numérique. Qui mieux que Sylvestre Olgiati pour nous en parler, président à la fois de la CSNAF et du salon parisien. Échange donc sur la réussite de FUNÉRAIRE PARIS, reconnu comme un événement emblématique au service des professionnels.
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Salon funéraire Paris 2023 1
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Résonance : Avant d’aborder l’événement majeur de la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF) qu’est FUNÉRAIRE PARIS, souhaitez-vous faire un premier bilan des débuts de votre présidence ?

Sylvestre Olgiati : Bien sûr. Au bout des dix-huit premiers mois de présidence, je garde mon enthousiasme et une solide volonté de continuer à avancer et à mettre en mouvement la chambre syndicale. Cela a bien commencé, nous avons aujourd’hui un rythme de travail bien plus élevé que précédemment, car nous avons doublé le nombre de conseils d’administration. Les dossiers importants sont nombreux, et nous avons déjà bien avancé sur certains. Parmi les prioritaires, il y a celui de la modernisation de nos statuts. Sur ce sujet, nous sommes actuellement en phase finale, avec sans doute un aboutissement fin d’année, début d’année prochaine. Nous ne souhaitons pas aller trop vite, afin de véritablement prendre le temps de la réflexion.

La formation est un autre point important que nous traitons avec le projet de création d’un centre de ressources pédagogiques à destination des professionnels de la formation funéraire. Nous avons bien progressé, en collaboration avec une chargée de mission qui a interrogé l’ensemble des structures formatrices. Nous avons récolté beaucoup d’informations, ce qui va nous permettre de passer à l’étape concrète sur les outils à mettre à disposition. Ce qui est positif pour nous, c’est d’avoir validé la pertinence de cette offre des ressources pédagogiques à destination des centres de formation. Nous nous sommes aperçus qu’il y avait un vrai besoin du fait d’un manque dans ce domaine. Beaucoup de formateurs sont motivés pour travailler avec nous sur ce chantier.

Enfin, il y a l’actualité, relayée par les associations militantes, qui voit l’arrivée dans le débat public d’une demande pour de nouveaux modes de sépulture. On parle notamment de l’humusation, la promession et l’aquamation. Ce sont en réalité des "techniques" et non des rites funéraires. Nous nous devons d’être impliqués et de prendre notre place dans ce débat. Il faut aussi être vigilant afin que les conséquences soient bien compréhensibles pour les familles. Par exemple, il est indispensable, face aux médias et aux réseaux sociaux, d’être bien clair sur les tenants et les aboutissants, sachant qu’il ne n’agit pas que de bénéfices écologiques ni que d’améliorations de bilan carbone face à l’inhumation. Il y a évidemment d’autres enjeux dont les professionnels de notre secteur et leurs activités ne doivent pas être les variables d’ajustement indifférentes et inaudibles.

R : Après une édition 2021 marquant un "presque" retour à la normale après la crise sanitaire, où exposants et visiteurs avaient dans l’ensemble répondu présent, peut-on déjà faire un premier état des lieux chiffré de l’emblématique salon parisien et parler d’un très bon cru ?

SO : Effectivement, nous avons la grande satisfaction d’être sur une très belle édition de notre salon, dans un nouveau lieu au parc des expositions Paris Nord Villepinte. Et, bonne nouvelle, ce n’est pas un sujet (l’édition 2021 était au Bourget) qui est débattu, preuve d’une vraie maturité, tant des exposants que des visiteurs. C’est une réussite, le salon est plein, car, malheureusement, la surface d’implantation n’est pas extensible, et nous avons dû refuser une vingtaine d’entreprises. Nous ne pouvons que leur donner rendez-vous en 2025, où nous serons à nouveau au parc des expositions du Bourget.

Pourtant, la surface a augmenté et il y a 210 exposants, dont un tiers de "primo" participants. On ne peut pas rêver meilleures conditions pour le démarrage de ce type d’événement. Nous pouvons parler d’un beau succès qui fait suite à celui de 2021 où les exposants français avaient joué le jeu, avaient répondu présents et, une fois le salon terminé, nous avaient exprimé un retour très positif de leur participation. En matière de visiteurs français, 2021 avait connu une augmentation de 7 % versus 2019. Nous espérons que cette progression va perdurer. La seule ombre au tableau était l’absence des étrangers (exposants comme visiteurs) en raison de la Covid. Ce n’est pas le cas en 2023, et nous comptons aussi sur un visitorat à la fois français, européen, voire international.

R : Cette année, beaucoup d’événements sont au programme, des conférences, bien sûr, mais aussi le nouveau concours Funéraire d’Or. Pouvez-vous nous en dire plus ?

SO : Oui. Notre volonté a été de créer, en collaboration avec la FNF, "un événement dans l’événement", de renforcer FUNÉRAIRE PARIS, son attractivité et de mettre en avant le fait qu’il est la vitrine du funéraire d’aujourd’hui. Nous voulons montrer de la modernité, de l’innovation à travers les trois prix des "Funéraire d’Or" qui vont être décernés : le Prix Produits, élu par le jury; le Prix Services, élu par le jury; le Prix Visiteurs, élu par les visiteurs du salon. Je suis particulièrement satisfait des inscriptions, avec 39 dossiers déposés. Cela légitime complètement ce concours comme étant quelque chose d’attendu… En tout cas, qui correspond à un besoin de valorisation de l’innovation dans le funéraire. C’est un premier essai tout à fait concluant.

Trois entreprises innovantes vont ainsi être mises en avant. Elles ne sont bien sûr pas les seules, car nous constatons un mouvement de recherche et de création novatrice depuis quelque temps maintenant, tant dans les produits que dans les services. Pour les chefs d’entreprise, il s’agit de toujours faire mieux et de se renouveler. Les noms des lauréats seront dévoilés le mercredi 22 novembre à midi. À noter que, pour le prix du public, les visiteurs votent lors de leur enregistrement. Les gagnants se verront remettre un très beau trophée. Ce dernier a été réalisé sur mesure par un atelier français.

R : FUNÉRAIRE PARIS étant un bon indicateur de la santé économique du secteur funéraire, pouvez-vous nous donner vos impressions et vos éventuelles prospectives sur ce marché en pleine mutation ?

SO : Nous sommes dans une période un peu chahutée, dans une année où on relève une baisse marquée de la mortalité sur une tendance relativement longue (depuis janvier). Et cela après trois ans de suractivité qui ont obligé fournisseurs et fabricants à se réorganiser, voire à investir pour faire face à la demande. Nous sommes dans un moment un peu compliqué en matière de marché pour beaucoup de fournisseurs, mais cela permet de souffler après la surcharge de travail de la période "Covid", très usante pour l’ensemble des personnels. FUNÉRAIRE PARIS arrive à point pour se retrouver et pour redémarrer avec de nouveaux objectifs, de nouveaux partenaires… repartir du bon pied, en somme.

Bien sûr, tout cela est difficile à prédire, car la principale variable de l’activité funéraire reste démographique. Cela dit, les investissements qui ont été faits en matière de surface d’exposition et pour un aménagement encore plus qualitatif des stands proposés sont tout à fait pertinents. Pour ce que j’en sais au moment de notre entretien, il semblerait qu’il y ait, pour cette nouvelle édition, de très beaux projets de stands, avec des décorations encore plus recherchées que ce que nous avons connu. De ce fait, nous pouvons constater qu’il y a des entreprises qui sont positives, volontaires et confiantes dans l’avenir, sachant que nous sommes dans un secteur économique qui reste orienté à la hausse pour ces prochaines années.

R : Que peut-on dire, que cela soit négatif ou positif pour la profession, concernant le monde numérique et les évolutions qui en découlent, que ce soient les apparitions et disparitions de start-up, les services en ligne qui augmentent, etc. ?

SO : Pour FUNÉRAIRE PARIS 2023, nous avons fait le choix de proposer un rassemblement des nouveaux acteurs, notamment numériques, dans une zone dédiée, comme un village spécialisé dans un domaine novateur. Nous notons, d’une part, qu’une grande partie des "primo" exposants sont constitués de sociétés étant dans le digital et, d’autre part, que c’est un secteur fragile. En effet, le nombre d’entreprises digitales se réinscrivant à notre salon est nettement plus faible que les fabricants. Nous sommes ravis de voir arriver de nouveaux entrepreneurs, mais nous nous apercevons qu’il y en a beaucoup pour, malheureusement, peu d’élus. Cela dit, ça bouge vite, mais nous avons la chance d’avoir des fondamentaux qui sont plus solides que sur d’autres marchés.

Pour conclure, je noterai également que, pour la première fois, la CSNAF aura son propre stand sur son salon. Nous accueillerons avec plaisir exposants et visiteurs. Nous avons pour objectif d’augmenter notre visibilité et nous mettrons à nouveau en avant notre livre "Les métiers de l’art funéraire en France". Notre volonté et notre but sont d’avoir une chambre syndicale ouverte à tous ses adhérents, mais aussi aux non-adhérents, et vers notre cible principale dans la défense de nos savoir-faire et de l’art funéraire que sont nos distributeurs : les pompes funèbres et les marbriers… Un salon donc sous le signe de l’ouverture !
 
Gil Chauveau

Résonance n° 197 - Novembre 2023

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations