Didier Belluard, ISOFROID, un entrepreneur tire sa révérence après 15 ans au service du funéraire

Résonance : Monsieur Belluard, pourriez-vous revenir sur votre parcours au sein d’ISOFROID ?

Didier Belluard : Originaire de Haute-Savoie, j’ai grandi dans une famille de viticulteurs. Nous étions 4 frères, dont je suis le deuxième. Si 2 de mes frères sont restés dans le domaine viticole, j’ai décidé de m’orienter vers l’ingénierie. Après une prépa, j’ai donc intégré l’ENSCL de Lille.

Après avoir fait mes armes en tant que salarié chez plusieurs industriels (AMPHENOL SOCAPEX, GAY FRÈRES, GROUPE COMOTEC), j’ai rejoint la société DAGARD, concepteur et installateur de chambres froides, en 2004 en tant que directeur industriel et chantier. À l’époque, ISOFROID faisait partie de nos clients, c’est ainsi que j’ai rencontré Jean Sigoure, fondateur de la structure.

En 2007, Michel Chassagne, directeur commercial de DAGARD, m’a incité à racheter ISOFROID. L’opportunité était immanquable : nous l’avons saisie. C’est donc un peu par hasard que j’ai atterri dans le secteur du funéraire.

ISOFROID étant une entreprise familiale, il était cohérent que ma partenaire de vie devienne également ma partenaire dans le travail. C’est ainsi que mon épouse Jocelyne a intégré la structure en tant qu’assistante de direction, gérant à la perfection les RH, l’administration et mon intérim lors de mes fréquents déplacements professionnels.

Dès lors, nous avons dédié nos vies au développement d’ISOFROID. Notre objectif a toujours été de faire avancer l’entreprise, techniquement et commercialement, mais jamais au détriment des équipes, des partenaires, des clients… de l’humain en somme. C’est là un premier point commun avec Alexis Jubert.

R : Quelles ont été vos motivations pour franchir le cap de l’entreprenariat ? 

DB : Si je n’y connaissais pas grand-chose à l’époque au funéraire et au médical, ma formation d’ingénieur et de gestionnaire d’entreprise me destinait à devenir "mon propre patron". L’aspect familial d’ISOFROID, sa santé financière et les possibilités de développement que j’y ai vues ont fini de me convaincre.

Je suis un homme de défis. Et sans me vanter, je pense que ce challenge a été relevé. Lors du rachat en 2008, le CA était de 2 M€. Il s’élève aujourd’hui à 5 M€. Cette croissance a pu devenir réalité grâce au développement de différents secteurs : la thanatopraxie, l’équipement des chambres funéraires, le médical (morgues des hôpitaux et médecine légale) sans oublier l’export. Grâce à des équipes compétentes, motivées et fidèles, nous avons pu innover dans chacun de ces domaines afin d’offrir toujours une meilleure satisfaction client. Entre mes compétences techniques et le savoir-faire de nos collaborateurs, nous avons fait évoluer ISOFROID.

Nous avons toujours conservé le même business model : travailler avec les indépendants en France, s’appuyer sur des intermédiaires locaux à l’international et surtout, accompagner nos partenaires commerciaux au quotidien. Un autre point commun avec SEIVEN.

C’est en 2011, que Rémi Bernier m’a proposé de rejoindre la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF), cela m’a semblé pertinent, grâce à la qualité de mon équipe, j’ai pu m’y impliquer en toute sérénité.

R : Quels sont vos plus grands succès au sein d’ISOFROID ?

DB : Ma plus grande fierté chez ISOFROID, c’est d’avoir su faire évoluer mon équipe au fil du temps. Les collaborateurs et collaboratrices qui étaient déjà présents à l’origine sont restés à mes côtés et sont montés en compétences, jusqu’à devenir des experts reconnus.

L’aspect humain du métier a toujours été au cœur de mes préoccupations. Encore un autre point commun avec SEIVEN. Seul, je n’aurais rien pu faire. ISOFROID, c’est non seulement un projet de couple que nous avons développé avec Jocelyne, mais aussi et surtout un projet d’équipe.

Ingénieur de formation, j’ai également challengé mes équipes sur les défis techniques à relever afin de proposer des outils toujours plus performants et confortables à nos utilisateurs. C’est ainsi que nous avons été les premiers à concevoir une table avec aspiration, à hauteur variable, pour les chambres funéraires. Une petite révolution dans le secteur en son temps, et un véritable succès commercial.

Nous avons également fait évoluer l’éclairage des tables d’autopsie, améliorant ainsi le confort du personnel médical. Aujourd’hui, nos produits sont utilisés et plébiscités par bon nombre de morgues et hôpitaux.

Lors de nos premiers échanges avec Alexis Jubert, en visitant certains de nos clients, je me suis rendu compte que je n’avais plus besoin de faire la promotion de nos produits et services d’accompagnement : ils s’en chargeaient pour nous. Cette reconnaissance des professionnels du secteur est extrêmement valorisante.

R : Quand la question de la transition s’est posée, le groupe SEIVEN est apparu comme une évidence ?

DB : Lorsque la décision a été prise, avec Jocelyne nous tenions à ce que cette transition se fasse tout en douceur pour nos équipes, nos partenaires et nos clients.

Aussi, la première étape a été de faire évoluer l’organisation de l’entreprise. Il m’a en effet semblé primordial qu’ISOFROID ne repose plus que sur mes épaules. Il fallait réorganiser afin de créer ce "trait d’union", entre ISOFROID de Didier Belluard et celui de mon successeur.

J’ai reçu beaucoup de sollicitations, mais une seule a réellement retenu mon attention, celle d’Alexis Jubert et du groupe SEIVEN. En effet, sa candidature cochait de nombreuses cases. Tout d’abord, Alexis Jubert était déjà à la tête d’une structure stable. Le poids de la dette liée au rachat pouvait donc être absorbé par les 2 entités, et pas seulement par ISOFROID, comme cela aurait été le cas pour un repreneur indépendant. Les synergies entre SEIVEN et ISOFROID étaient par ailleurs évidentes. Les deux entités sont complémentaires sur la chaîne du funéraire et leur fusion pouvait laisser envisager de belles perspectives.

Ensuite, l’entente avec Alexis Jubert, président de SEIVEN, a été immédiate. Notamment parce que nous partageons les mêmes valeurs. Pour lui comme pour moi, le capital humain reste essentiel. Lors de sa récente prise de fonctions au sein de GPG GRANIT, il a en effet procédé dans le plus grand respect de ses collaborateurs, de ses partenaires et de ses clients.

Pas moins de 2 ans ont été nécessaires à cette transition, progressive, en douceur, jusqu’à devenir une évidence, presque une formalité pour tous. Alexis Jubert est un homme consciencieux, patient, pour qui le bien-être au travail n’est pas un vain mot mais un véritable modus operandi. Nous nous étions bien trouvés. La confirmation m’en a été donnée en rencontrant ses équipes. L’aspect innovant de l’offre SEIVEN a également eu un véritable écho en moi. Alexis Jubert et moi-même sommes des ingénieurs de formation, en quête d’innovations qui feront avancer le marché et augmenter la satisfaction client.

Restait à savoir comment ISOFROID, PME familiale dont la plupart des collaborateurs sont là depuis plusieurs années, allait s’intégrer à SEIVEN, société 3.0 dont les équipes sont relativement jeunes. Quel choc de générations et de cultures ! C’est un véritable challenge à relever. Si je n’avais pas eu une totale confiance en Alexis Jubert et ses équipes pour opérer cette délicate transition, je n’aurais pas retenu sa proposition. Je ne lui aurais pas confié mes collaborateurs.

En deux ans, Alexis Jubert a révolutionné GPG GRANIT puis créé le groupe SEIVEN. Pourtant, en discutant avec ses équipes, on s’aperçoit que cette transition a été menée en douceur, dans le respect des équipes, des partenaires et des clients. Je lui fais confiance pour opérer de même dans l’intégration d’ISOFROID au groupe SEIVEN. Pour cela, il pourra s’appuyer sur mes formidables collaborateurs et leurs immenses compétences.