Lors du salon funéraire qui s’est déroulé en novembre dernier au Bourget, plusieurs auteurs étaient présents pour présenter et dédicacer leurs œuvres sur le stand French Reseller of Embalming Products. Ce qui n’avait pas été annoncé et gardé secret, c’était la remise d’un prix littéraire.
Le prix Corpus Mortui créé par Florence Fresse, déléguée générale de la Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF) et directrice de l’École Nationale des Métiers du Funéraire (ENAMEF), et Nicolas Delestre, président d’Assistance et Formations Internationales Thanatopraxie Thanatoplastie (AFITT). Un prix qui récompense des ouvrages liés aux métiers de la mort, à la médecine légale et à la police scientifique pour leur qualité littéraire et le travail du sujet.
Quand je leur ai demandé pourquoi avoir créé ce prix, il en existe déjà beaucoup, est-ce bien utile d’en faire un de plus ? Ils m’ont répondu de concert que, certes, il y avait pléthore de récompenses littéraires, mais que, depuis plusieurs années, le monde de l’écriture s’inspirait de réalisme, du funéraire, de la médecine légale et de la scène de crime, et qu’il était temps de rendre hommage aux ouvrages finement travaillés.
Pour cette première remise, deux catégories avaient été retenue par Florence et Nicolas, la littérature générale et l’essai. C’est Marie Mangez qui a gagné le prix Corpus Mortui, dans le genre littérature générale, avec son roman "Le Parfum des cendres", paru aux éditions Finitude.
Un ouvrage qui a pour personnage central Sylvain Bragonard, thanatopracteur de profession. Un homme renfermé sur lui-même, qui parle peu, mais possède une forme de don. Il est capable, par l’analyse des parfums, de dresser le portrait des gens, qu’ils soient vivants ou décédés. Sylvain va croiser la route d’Alice, une jeune femme au caractère opposé qui réalise une thèse sur la thanatopraxie. Doucement, la jeune femme va tenter de cerner Sylvain, de le comprendre. Un très bon roman qui met en avant une profession méconnue.
Au fil des pages, on peut se rendre compte du travail de recherche de l’auteure, qui n’a jamais cherché à faire dans le sensationnel, le voyeurisme, le tout avec une belle écriture, empreinte de poésie. Une belle histoire qui rend hommage à un noble métier du funéraire. Marie Mangez a reçu son prix des mains de Raphaël Brault de la société BC-COM qui lui a remis la couverture de son livre lithogravée sur une plaque de granit par sa machine Photomaster.
Dans la catégorie essai, c’est Richard Marlet qui a gagné, avec son ouvrage "La science à la poursuite du crime : d’Alphonse Bertillon aux experts d’aujourd’hui", paru aux éditions la Martinière, coécrit avec Pierre Piazza.
Il faut dire que Richard sait de quoi il parle quand il écrit un livre sur la police scientifique. En effet, il est commissaire divisionnaire honoraire, consultant audiovisuel à Police-Justice, et il a dirigé les services de l’identité judiciaire et de la documentation criminelle du 36, quai des Orfèvres… C’est donc un sujet plus que maîtrisé pour lui.
Un ouvrage qui narre la police scientifique du XIXe siècle à nos jours avec une riche et magnifique iconographie.
Que l’on soit un simple lecteur ou un professionnel, on ne peut être qu’admiratif du travail de recherches et de la qualité des photos de ce livre où l’on prend plaisir à découvrir l’histoire des "experts". Du "bertillonnage" au portrait-robot génétique, on y découvre toutes les avancées en matière de recherches criminelles.
J’ai eu l’honneur, en tant qu’éditeur des éditions AFITT, de remettre son prix à Richard. Il a reçu une impression couleur de la couverture de son livre sur granit réalisée avec la VersaUV Roland de la société Braumat. Deux auteurs heureux de la surprise qui leur a été faite, mais surtout qui méritaient ce prix.
Florence Fresse et Nicolas Delestre ont prévu de réitérer ce prix en 2022. Il sera remis lors du salon FUNEXPO à Lyon. Le jury, composé de professionnels du funéraire, médecins-légistes, policiers et journalistes, est déjà à pied d’œuvre pour la sélection.
Il est à noter qu’une nouvelle catégorie verra le jour l’an prochain, celle de l’humour noir.
Sébastien Mousse
Formateur – Éditeur AFITT
Résonance numéro spécial n° 13 - Décembre 2021
Résonance numéro spécial n° 13 - Décembre 2021
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