Transparence, éthique et respect des équilibres
Il n’aura échappé à personne que notre pays traverse une grave crise sociale conjuguée avec un contexte économique pour le moins tendu. Depuis plusieurs mois de nombreuses manifestations sont l’expression d’un grand nombre de revendications dont le recul permet maintenant de poser une synthèse.
Il ne nous appartient pas dans ces colonnes professionnelles de lancer un débat politique mais il est impossible de rester insensible à l’expression de cette colère sociale, quelles qu’en soient la source ou les récupérations multiples dont elle fait l’objet.
Si nous voulons tenter de tirer une leçon de ces événements, nous ne pouvons que constater que le souhait profond des Français, toutes tendances confondues, va vers l’expression d’une éthique affirmée en matière politique et économique. Cette volonté de justice doit être prise en compte par l’ensemble des corps sociaux. Qu’on le veuille ou non, le funéraire n’échappe pas à ce postulat, même si certains ne manqueront pas de sourire à cet énoncé.
Or, le funéraire a depuis longtemps déjà fait cette introspection. Il suffit de se pencher sur les textes législatifs et réglementaires en vigueur pour constater que notre secteur professionnel est l’un de ceux qui légifèrent le plus, sinon le mieux.
Affirmer l’éthique dans ce domaine, c’est avant toute chose faire œuvre de transparence. Les devis-types sont la réponse dimensionnée au besoin d’information d’une population rendue soudainement vulnérable par la perte d’un être cher et qui se trouve devant des choix contextuellement pénibles à mettre en œuvre.
Nous avons un arsenal de textes adaptés dans l’ensemble des activités de la profession, encore faut-il les respecter, d’autant plus que ces textes ne sont pas le fruit du hasard mais bien d’une concertation préalable avec l’ensemble des fédérations, groupements et réseaux d’influence du funéraire.
Il y a également des voies d’amélioration prioritaires. Parmi celles-ci, penchons-nous sans attendre sur le délicat problème des transports de corps transfrontaliers et de l’imbroglio administratif qu’il génère d’un côté et de l’autre d’une frontière depuis longtemps effacée, Europe oblige. La simplification, la cohérence et l’harmonisation administrative sur ce sujet sont des priorités dont le CNOF doit être le porteur diligent, nous semble-t-il.
Nous évoquions plus haut l’indispensable transparence en matière funéraire, notamment le volet de la tarification. Il en est un autre qu’il nous paraît nécessaire de souligner : la liberté de choix des familles. Cette liberté de choix commence par une information loyale, claire et détaillée des obligations réciproques lors de la signature d’un devis, d'un bon de commande ou d'un contrat.
La liberté de choix, c’est avant tout le respect des familles en deuil et de ses volontés. Le respect et la dignité fondent notre relation de confiance avec les familles et il ne saurait être question de laisser s’installer une dérive préjudiciable à l’ensemble de notre profession, nous en sommes tous d’accord. Alors, démontrons-le sans attendre à celles et ceux qui sont en droit d’exiger des comptes de notre part, exposons sans crainte ce que nous sommes, femmes et hommes de confiance, gestionnaires de probité, accompagnateurs dignes de la douleur.
Nous n’avons pas à craindre d’une concurrence illusoire mais seulement de nous-même et de nos actes. Ouvrons donc le débat entre nos différentes instances dans des états généraux salvateurs et traçons les perspectives d’une profession qui n’a pas peur d’elle-même et de ce qu’elle représente. Telle sera notre contribution à ce grand chantier de la rénovation sociale qui débute seulement… soyez-en convaincus.
Maud Batut
Rédactrice en chef
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