Savoir et connaissance, deux faces d’une même pièce ?
Nos métiers du funéraire reposent pour une large part sur la transmission du savoir. Depuis quelques années, cette transmission orale a fait sa mutation en créant une filière d’acquisition des compétences qui se traduit notamment par une reconnaissance officielle lors de formations diplômantes.
Entre savoir et connaissance, que faut-il retenir, et parle-t-on bien de la même chose ? En effet, dans le langage courant, savoir et connaissance sont souvent synonymes. Bien qu’appartenant au même domaine, il convient cependant de distinguer le processus actif de production, la connaissance, du résultat que nous nommerons "le savoir". La différence ainsi produite génère une mise en acte, donc une connaissance produit du savoir. C’est ce que résume la définition du Littré (1877). Le savoir désigne une construction mentale individuelle qui peut englober plusieurs secteurs de connaissance. Ainsi s’inscrit peu à peu le champ de l’expérience dans la construction du savoir. À ce propos, il est intéressant de noter que savoir et connaissance s’opposent au domaine de "la croyance".
"Il faut savoir, pas croire…" Que de fois, lors de formations, cette petite phrase est revenue…
La dimension qualitative du savoir est donc essentielle pour nos métiers, car elle suppose un processus continu d’assimilation et d’organisation des connaissances. L’application en pratique de l’ensemble de ces acquisitions démontre la volonté d’exécution et apporte ainsi une valeur ajoutée à l’expérience acquise. L’ensemble de ces acquêts lors de ce processus d’élaboration a pour nom : métacognition.
Le but de toute formation est d’apporter aux récepteurs de celle-ci la capacité de faire. "Savoir, c’est pouvoir." Il n’y a qu’un pas à faire pour intégrer le "savoir-faire" et, avec un peu de persévérance, le "savoir-être".
On l’aura compris, le savoir et la connaissance sont deux constructions intellectuelles qui ouvrent la porte à d’autres perspectives, tout aussi séduisantes, notamment dans les champs philosophique ou scientifique. Nous savons tous que l’éducation est essentielle, c’est un socle commun qui nous permet d’appréhender d’autres disciplines. Cette valeur collective va fonder notre société et permettre à chacun d’évoluer au sein de celle-ci. Longtemps restée le parent pauvre de l’entreprise, la formation est devenue aujourd’hui la composante essentielle de celle-ci. C’est elle qui est garante de la qualité, qui est au cœur de la transmission aux jeunes générations, qui permet l’émulation sociale de nos forces vives.
Si celle-ci est l’axe d’acquisition d’un savoir-faire, il est également grand temps de se pencher sérieusement sur le "savoir-être". Cette dimension ne s’acquiert pas nécessairement lors de nos cursus pédagogiques… et c’est bien dommage. La formation ne remplace pas l’éducation. Il ne reste que l’exemplarité de nos comportements et l’éthique que nous apportons à la mise en œuvre et à l’élaboration de nos procédures professionnelles. Sans cette dimension éthique, nos différents savoir-faire ne valent pas grand-chose.
À l’aube de cette rentrée de septembre, et compte tenu de différents événements périphériques d’actualité où l’éthique est mise à mal, penchons-nous sur l’impérieuse nécessité d’être, pour notre part, les gardiens de celle-ci, et de veiller à ce que ce message immatériel soit bien transmis, reçu, assimilé et restitué par celles et ceux qui collaborent avec nous au service rendu aux familles en deuil. L’éthique n’est pas un argument publicitaire qui ne satisfait que celui qui s’en vante, c’est un savoir-être déterminant, permanent et exigeant, qui fonde nos savoirs et connaissances ; et justifie pleinement notre mission de confiance.
De ce point de vue, il y a un formidable chantier à poursuivre… et l’heure du repos n’est encore pas arrivée.
Maud Batut
Rédactrice en chef
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