Optimisme ou tentation du défaitisme, pile ou face ?
Le pessimisme est à la mode. Que nous écoutions une station de radio, regardions des débats télévisés ou autres blogs sur le Web, la fin du monde semble nous être annoncée pour demain. Réchauffement climatique, inflation, guerre à nos frontières, violences urbaines, terrorisme, mouvements politiques exacerbés, les sujets ne manquent pas, bien sûr, et cela n’a rien de bien réjouissant. Place peut être faite à la sinistrose… Et nous pouvons adopter la facilité en suivant cette tendance alarmiste.
Si l’on prend le temps de la réflexion, les choses sont peut-être graves mais pas désespérées et nous sous-estimons notre capacité d’adaptation. À bien y regarder, nous avons beaucoup d’occasions de nous réjouir. La progression de l’éducation, l’espérance de vie, notre niveau de vie, notre sécurité globale, tous ces facteurs sont en progrès notables depuis une centaine d’années. Évidemment, tout est perfectible, et notre système économique et social s’enrhume parfois, mais en général, nous résistons aux fluctuations et aux aléas contextuels qui nous sont imposés par des événements sur lesquels nous n’avons pas une prise suffisante pour les éviter. Nous évoluons dans une société héritière des grands mouvements humanistes, notamment ceux du "Siècle des Lumières". Nos valeurs démocratiques d’échange et de partage sont exceptionnelles, et nombre de citoyens de nations étrangères nous envient cette liberté de ton qui fait la spécificité française.
Prenons donc bien conscience que le pessimisme conduit au défaitisme. Si tout va si mal que ça et que plus rien n’est possible, que tout est condamné à l’échec, cela revient à se mettre dans une posture de devin. Les "monsieur-je-sais-tout" de tout poil tenteront de nous convaincre par des messages alarmistes, des bulletins météo du catastrophisme que tout est inéluctablement condamné à l’échec. Prenons donc le temps de réfléchir a minima. Nous sommes des professionnels du funéraire, et chaque jour nous accueillons dans nos murs des familles pour qui le monde vient de s’écrouler. Cette souffrance à laquelle nous assistons n’est pas empreinte de défaitisme, seulement de la douleur de la perte d’un être cher. Si quelqu’un, malgré le deuil traversé, a conscience qu’un lendemain peut et doit s’inscrire sous le signe de l’espoir, ce sont bien ces familles, et elles le font avec détermination, courage et espoir.
Chaque jour, nous avons la chance de recevoir de magnifiques leçons de vie qu’il convient d’intégrer avec humilité et de traduire à notre mesure dans nos actes du quotidien pour nos collaborateurs ainsi que pour nos intervenants extérieurs. Lorsque le monde semble devenir fou, montrons de la sagesse ; lorsqu’il se fait violent, exprimons la bienveillance ; lorsqu’il manifeste du pessimisme, faisons-nous l’écho de l’espoir. En restant positifs, nous donnons de l’énergie à nos actions, nous influençons notre environnement, nous rayonnons en exemplarité et en beauté.
"L’optimisme, dit Candide, c’est la manie de dire que les choses sont bien quand on est en enfer." En effet, celui-ci apprend que la quantité de bien est inférieure à celle du mal. La meilleure réponse que nous pouvons faire est de démontrer a contrario que la petite quantité de bien restera toujours au-dessus de celle du mal, car elle rayonne d’une énergie fantastique qui lui est largement supérieure, celle de la foi, de l’espoir, de la volonté, de l’engagement et de la détermination… tout ce qui caractérise notre profession funéraire et qui en fait ses lettres de noblesse !
Steve La Richarderie
Rédacteur en chef
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