Gouverner, c’est prévoir…
"Gouverner, c’est prévoir, afin de pouvoir", citait le philosophe et sociologue Auguste Comte, fondateur du positivisme à la fin du XIXe siècle. Cette citation fut le fruit d’une observation attentive de la société de son époque, notamment par la montée en puissance de la recherche scientifique, ainsi que de la production industrielle. Il ne croyait pas si bien dire, car, aujourd’hui, force est de constater que les schémas prédictifs des sociétés savantes sont souvent mis à mal. On peut le constater avec l’émergence de la pandémie Covid-19 ou de certaines crises économiques liées que personne, ou si peu de monde, n’avait vues venir.
Doit-on en conclure pour autant que le positivisme est désormais "lettre morte" ? Non, bien au contraire. La "veille" des différents flux socio-économiques est plus que jamais nécessaire. Le fort développement des réseaux sociaux, et notamment d’Internet, nous permet d’avoir un regard attentif sur notre société, nous assurant de réaliser des projections à court ou moyen terme. Cette attitude de vigilance indispensable à la vie ainsi qu’à la survie de nos entreprises ne doit pas être le parent pauvre des chargés de communication ou du marketing de nos enseignes.
Le fait d’apprécier ou prévoir les situations par notre seule intuition doit être écarté de nos méthodes d’évaluation, car, si la part d’incertitude reste un élément non négligeable dans nos vies, l’amateurisme ou l’empirisme prédictif doivent disparaître de nos logiciels entrepreneuriaux. Sans nous poser en donneurs de leçons, rappelons cette citation dans l’ouvrage "Le Prince" de Machiavel : "le prince doit lire les livres d’histoire, et y considérer l’action des grands hommes, y examiner les causes de leurs victoires et de leurs défaites, pour éviter celles-ci et imiter celles-là", celle-ci nous incitant à être plus humbles dans nos prévisions.
Nous avons la chance de traverser une époque où les princes contemporains sont les visionnaires qui se sont attachés à faire de la circulation de l’information leurs chevaux de bataille. Les premières fortunes mondiales sont issues de cette transmission de l’information, encore faut-il utiliser celle-ci à bon escient. Dans le maquis des sites Web où le meilleur peut cotoyer le pire, nous avons la capacité de mettre en œuvre, à nos mesures respectives, des outils de veille dont les buts seront de nous rassurer et de nous stimuler face aux incertitudes socio-économiques qui nous concernent, notamment : Comment se développer de façon harmonieuse ? Quelle est la réelle température sociale ? ou Comment répondre aux attentes de nos concitoyens ?
Le ressenti que nous pouvons légitimement invoquer comme faisant partie de notre expertise professionnelle n’est en réalité qu’une vision subjective d’une problématique. Il convient donc de s’attacher aux données réellement objectives et de positionner notre curseur décisionnel de façon à être le plus cohérent possible par rapport aux schémas de développement que nous avons établi. Sans évoquer ici le "principe de précaution" - fort utilisé ces dernières années -, reconnaissons qu’être en état de veille, c’est avant tout être notre premier sujet d’observation… afin de savoir prévoir et limiter nos effets pervers pour transcender nos victoires et les répéter… et ainsi faire preuve d’humilité et d’intelligence dans nos actes de gestionnaires.
Bonnes fêtes de fin d’année à tous et, pour 2023, tous à vos jumelles !
Maud Batut
Co-Rédactrice en chef
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