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Le conseiller funéraire, un couteau suisse à aiguiser ?

Les familles attendent souvent beaucoup du conseiller funéraire, et pour cause, sa mission étant au centre du dispositif funéraire, il n’est autre que leur interlocuteur privilégié pour l’organisation des funérailles. Recevoir, écouter, accompagner, comprendre, anticiper, recenser, proposer, organiser, solutionner, et ce, sans parler des démarches administratives obligatoires et des moyens à mettre en œuvre en fonction du choix de sépulture… La responsabilité du conseiller funéraire est grande.

De plus, sa bienveillance, sa rigueur et son professionnalisme engagent la réputation et l’image de son entreprise. Ainsi, sa prestation se doit d’être loyale, fondée sur une éthique responsable et une déontologie nécessaire face à des familles, frappées par la perte d’un être cher, devenues vulnérables et parfois aussi dans des situations économiques compliquées. Dès lors, son sens de l’adaptation et de l’analyse psychologique au regard de ses interlocuteurs doit être particulièrement affûté.

Ensuite, sa mission se prolonge souvent par la conduite de cérémonies cultuelles ou civiles, qu’il s’agisse d’une inhumation ou d’une crémation. Là, son savoir-faire et surtout son savoir-être prennent une dimension exceptionnelle. Trouver les mots justes et les enchaînements appropriés fera que la cérémonie sera intensément vécue par l’auditoire, mais surtout par les proches, qui lui délèguent, pour cette occasion, la responsabilité d’exprimer ce qu’ils ont des difficultés à formaliser…

En bref, le conseiller funéraire est un authentique couteau suisse. Pour l’accomplissement sans entraves de sa mission, le conseiller s’appuie sur une formation initiale censée couvrir l’essentiel de son activité professionnelle, notamment le périmètre administratif qui se veut dense et ne souffre d’aucun à-peu-près. Il reçoit ainsi un enseignement le préparant à organiser au mieux les obsèques d’un défunt au regard des attentes des familles. Dès lors, gestes, posture, bienveillance et psychologie du deuil se conjuguent avec l’empathie naturelle éprouvée au contact de personnes en souffrance. Tel est le but de cette formation initiale sanctionnée par l’attribution d’une reconnaissance permettant d’exercer. Tout ceci est censé faire d’un profane un professionnel accompli. Bien entendu, l’expérience apportera sa pierre à l’édifice, de même que l’entreprise où il officiera, complétant ainsi les fondements d’une formation que nous souhaitons tous efficace, efficiente, sérieuse et couronnée de succès.

Un petit bémol toutefois… un volet de l’exercice du conseiller funéraire réside dans un acte de vente de produits et de prestations. Oui, le gros mot est prononcé. La vente est bien au cœur de l’entretien avec les familles. Savoir expliquer et mettre en avant les multiples produits et services proposés par les prestataires et autres fabricants n’est pas chose facile. Le conseiller ne fait pas de la vente "le pied dans la porte". Néanmoins, il doit être en mesure d’aborder ce délicat sujet de la meilleure façon qui soit, et ce n’est malheureusement pas inné. Comme tout sujet commercial, il existe des techniques d’approche, des éléments de langage qui permettent, compte tenu du contexte si particulier, de ne pas être considéré comme un vulgaire "vendeur de tapis" qui abuse de la situation, mais bien comme un accompagnant respectueux de ses interlocuteurs et de leurs besoins.

Si depuis deux décennies les pratiques funéraires évoluent, les produits et services ne sont pas en reste. De nombreuses innovations sont arrivées sur le marché et interviennent notamment dans la prise en compte de l’environnement et de l’impact écologique des funérailles. Cette responsabilité sociale et environnementale prenant une importance déterminante, il est souhaitable, de l’avis de nombreux opérateurs funéraires, que le thésaurus des différentes formations prenne en compte ces nouvelles exigences, tant techniques et technologiques que commerciales, et dispense au conseiller en devenir un enseignement cohérent sur ces thèmes afin que l’éthique funéraire soit préservée, de même que les intérêts vitaux des opérateurs et des familles. Ce sujet n’est pas anodin, les opérateurs l’ont bien compris et s’en saisissent, de même que les instituts représentatifs de formation funéraire.

Conseiller funéraire, couteau suisse affûté ? Oui, mais pas n’importe comment, nous sommes tous bien d’accord sur ce point. Le dialogue est désormais ouvert, et les solutions sont multiples…
 
Steve La Richarderie
Rédacteur en chef

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations