Intelligence artificielle, le mieux est-il l’ennemi du bien ?
L’intelligence artificielle ou IA est le grand sujet à la mode… et les prises de positions ne manquent pas. D’un côté, nous avons les thuriféraires qui encensent cette nouvelle technologie, et de l’autre, les détracteurs acharnés qui font du rétropédalage systématique. Sans nous inscrire dans l’un
e ou l’autre partie du débat, contentons-nous d’en faire une analyse objective et de trouver les voies qui nous permettent, en qualité de professionnels du funéraire, de progresser dans notre pratique.
e ou l’autre partie du débat, contentons-nous d’en faire une analyse objective et de trouver les voies qui nous permettent, en qualité de professionnels du funéraire, de progresser dans notre pratique.
Avant tout, qu’est-ce que l’IA ? Il s'agit d'un processus d'imitation de l'intelligence humaine qui repose sur la création et l'application d'algorithmes exécutés dans un environnement informatique dynamique. Son but est de permettre à des ordinateurs de penser et d'agir comme des êtres humains. De ce point de vue, tout est relatif comme pour toutes technologies naissantes, mais l’objectif est bien défini. Tout commence par la création de bases de données qu'il faut alimenter et documenter d'une multitude d’éléments qui pourront ensuite être exploités par de puissants algorithmes. Les applications sont déjà légion, même pour le funéraire.
Ainsi, la gestion et l’organisation des funérailles pourraient faire l’objet d’une planification automatisée, non seulement en prenant en compte les souhaits préalables du défunt et de sa famille, mais aussi en coordonnant les différentes étapes du processus au regard du planning global de la pompe funèbre (disponibilités opérateurs, salons, cérémonies, sépultures, crématoriums…). De même, tâche chronophage s'il en est, la gestion des documents légaux et administratifs peut… et doit faire partie des tâches confiées à l’IA. Cela pourrait même aller jusqu'aux supports, pré ou post-obsèques, avec l'utilisation d'un "chatbot" qui apporterait les réponses adéquates aux questions fréquentes des familles endeuillées, et ce, quelle que soit l’heure, notamment sur les démarches à accomplir avant et après un décès. Une programmation spécifique permettra une aide personnalisée en matière de recommandations et/ou de rappels importants… cela pouvant aller jusqu'à la création d'un avatar du défunt.
L’hommage pourrait, lui aussi, prendre une autre dimension par la création de liens mémoriaux en ligne, facilitant ainsi le partage de photos, musiques, vidéos et messages, afin de créer des montages personnalisés.
L’utilisation de l'IA pourrait faire entrer les métiers du funéraire dans une ère prédictive où parcours clients, pratiques et autres tendances, seront affinés par l’analyse de données, permettant ainsi une meilleure préparation des opérateurs funéraires aux exigences croissantes des familles.
La gestion même de l'entreprise n'est pas en reste et certains aspects managériaux et administratifs pourraient également être, considérablement optimisés. Le croisement et l’exploitation de toutes ces données apportent une nouvelle dimension au service rendu, une gestion interne efficiente ainsi qu'une potentielle vision du futur proche.
À bien y regarder, l’IA a le potentiel de transformer la profession funéraire par la proposition de processus plus efficaces pour des tâches chronophages et récurrentes, autorisant ainsi une montée en puissance de l'accompagnement des familles endeuillées. De plus, par son approche prédictive, elle permettra également la satisfaction de leurs exigences en perpétuelle évolution.
Dès lors, faut-il vraiment avoir peur de l’IA ? Loin s'en faut… l'IA n'est pas une force obscure à craindre, mais un outil puissant à maîtriser. De ce point de vue, l’intelligence humaine reste "aux manettes" pour générer ce petit plus qui fait toute la différence. Cela s’appelle l’humanisme et cela suppose le développement culturel, intellectuel et moral de l'être humain dans le respect d'autrui… l'acquisition des savoirs et des arts pour tous, sans distinction de genre, d’origine, de religion ou de philosophie. Sur ce dernier plan, Intelligence artificielle ou non, l’homme est pour longtemps au centre du dispositif, c’est en conclusion le vœu que nous formulons, en toute vigilance.
Steve La Richarderie
Rédacteur en chef
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