Il est plus que temps d’alerter les autorités et l’ensemble de la profession que la multiplication du nombre de crématoriums, actuellement en cours de création, devient un problème majeur et prioritaire. Car il y aura à terme des conséquences directement préjudiciables pour les familles et dommageables pour l’environnement.

 

En effet, de plus en plus de crématoriums se construisent sans tenir compte de la réalité locale et surtout de la proximité d’autres établissements. Il devient urgent d’aborder cette diffi culté avec la plus grande lucidité possible.


Conséquence sociale mais aussi incidence environnementale


La construction excessive et non concertée de crématoriums est une aberration écologique et est contraire à l’approche éco-responsable que nous souhaitons défendre. Comme toute activité, la crémation a un impact sur l’environnement.


Quelques chiffres : mettre un appareil de crémation en préchauffage consomme quelques 3 000 kWh alors qu’une crémation, en France, représente, en moyenne, 900 kWh. C’est pourquoi on ne peut envisager de mettre en route un appareil pour une ou deux crémations par jour, seulement.


Cette consommation énergétique va sans cesse augmenter. De plus, l’obligation de refroidir les gaz pour la filtration entraînera une dépense d’énergie fossile supplémentaire contribuant ainsi, en partie, au réchauffement climatique.


Des conséquences économiques non négligeables

 

Les gestionnaires publics et privés ont pris des risques importants en investissant dans des constructions de qualité prévues pour durer plus longtemps que la délégation proprement dite.


Les premières années, les crématoriums perdent de l’argent et ne retrouvent un équilibre qu’au bout de 7 à 10 ans d’activité.


La notion de crématoriums de proximité est une approche qui peut se comprendre sur le plan marketing mais elle se transforme vite en une préoccupation purement mercantile à long terme. S’implanter à proximité d’un crématorium déjà existant dans le but de capter la moitié de son activité est à contre-courant de la notion de service public que nous défendons où le respect et la qualité priment.


D’autre part, l’équilibre économique d’un contrat élaboré sur 20 ou 30 ans risque d’être mis en péril.


Une comparaison éloquente


En France, nous avons environ 150 crématoriums en activité qui représentent à peu prés 150 000 crémations avec un taux de crémation correspondant à 28%. Chez nos voisins britanniques, les quelques 250 crématoriums existants réalisent à peu près 410 000 crémations avec un taux qui avoisine 73%.


Sachant que la population est à peu près identique dans les 2 pays, il apparaît donc clairement que le nombre de crématoriums aujourd’hui en fonctionnement en France correspond à un taux de crémation équivalent à 44%.


Des actions concertées à mettre en place


Il est donc plus que nécessaire, avant toute création ou implantation de crématorium, de bien réfléchir à sa situation, à son accessibilité et à la qualité de son environnement immédiat ainsi qu’aux contraintes techniques éventuelles liées à sa construction.


Tenir compte de l’ensemble de ces différents paramètres est impératif.


Pour cela, il devient urgent de réguler la création de nouveaux crématoriums par une concertation de l’ensemble des acteurs concernés sous l’égide de l’État ou des conseils régionaux ou généraux.


Avec un objectif prioritaire : établir un véritable dialogue entre tous les interlocuteurs.


Comme on pourrait l’imaginer, par exemple, dans l’Orne où deux communes Argentan et Sées refusent de se concerter et risquent de faire supporter au département deux établissements à la fois.


Sans cette prise de conscience immédiate, nous allons à l’encontre de la qualité de service public que nous souhaitons offrir aux familles.


Dans cet esprit, l’UGCF, qui est déjà l’interlocuteur référent auprès des pouvoirs publics, peut tout à fait être l’initiateur dans ce domaine pour permettre et favoriser un dialogue constructif entre tous les partenaires en jeu. Et en faire partager la juste mesure par le plus grand nombre d’élus et de responsables locaux concernés.


Un autre sujet qui préoccupe l’UGCF et qui devra être abordé ou faire l’objet de réunions de travail est la taxe carbone que vont devoir payer les usagers.


Pierre Vidallet

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations