Dans un contexte de défiance généralisée envers les institutions et de polarisation croissante de la société, les métiers du funéraire peinent parfois à échapper aux préjugés et controverses. Si les Français gardent une image globalement positive des professionnels du secteur, les pratiques commerciales restent sous le feu des critiques, amplifiées par des raccourcis médiatiques et les réseaux sociaux. Face à ces enjeux, la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF) appelle à la responsabilité collective, notamment dans l’utilisation de données chiffrées, et réaffirme son engagement en faveur d’une méthodologie rigoureuse et d’une communication transparente.
Dans un cadre instable politiquement et dans une société toujours plus fracturée, les Français doutent de plus en plus de leurs institutions. Dans ce contexte, nos métiers du funéraire peuvent paraître obscurs, même si notre enquête CREDOC montre que 91 % des Français interrogés qui s’expriment ont une image positive des professionnels du funéraire (chiffre stable depuis 20 ans).
Néanmoins, les pratiques commerciales sont l’objet d’une grande méfiance, exacerbée par certains médias qui cherchent volontiers des polémiques faciles.
Il conviendrait que les professionnels de nos métiers (fédérations, réseaux, opérateurs, fournisseurs ou prestataires) soient vigilants lors qu’ils publient des chiffres sur le funéraire, car ceux-ci impliquent tout le secteur et peuvent entraîner des répercussions sur tous les acteurs.
Les raccourcis sont rapides, les reprises sont partielles, souvent partiales et polémiques. Les réseaux sociaux ne font qu’exacerber ces dérives. Le soi-disant "tabou de la mort" rajoute une dose de sensationnel… D’autant plus quand ce sont certains opérateurs eux-mêmes qui caricaturent et dénigrent leurs concurrents sous prétexte de révolutionner le secteur.
Pour des "chiffres professionnels" qui engagent la profession, il est primordial d’avoir des méthodologies incontestables
C’est pourquoi il est indispensable que les données chiffrées utilisées dans des études soient clairement identifiées et représentatives. La "méthode des quotas" impose une méthodologie autrement plus fiable que de simples sondages ouverts, extractions de configurateurs en ligne ou exploitations de base de données clients.
C’est pourquoi la CSNAF, lorsqu’elle réalise des études, comme récemment le 6e baromètre "Les Français et les obsèques" par le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) ou l’étude sur "l’Empreinte carbone des rites funéraires" par Oui/Act, s’appuie sur des professionnels reconnus.
Pour garantir l’acuité des résultats, la CSNAF maintient d’ailleurs la barre haute avec de coûteuses enquêtes de terrain par téléphone, en ne cédant pas à la facilité des enquêtes auto-administrées sur Internet, qui apportent moins de garanties et de fiabilité. Enfin, fidèle à sa vocation d’informer le plus grand nombre, la CSNAF rend l’ensemble de ses études accessibles à tout public sur son site Internet.
Plus que jamais, la CSNAF souhaite rappeler à tous les professionnels du funéraire que nous devons être unis et responsables pour défendre ensemble nos métiers et nos valeurs.
Sylvestre Olgiatti
Président de la CSNAF
Résonance n° 210 - Décembre 2024
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