Les Flories constituent un atout précieux pour améliorer la qualité de ses services funéraires destinés aux familles, en particulier au niveau du parcours-famille

Résonance : Cela fait plus de 25 ans que vous œuvrez dans le monde du funéraire ; quel regard portez-vous sur l’évolution du métier ?

Frédéric Piron : Si l’on prend un peu de recul sur la profession, on peut constater qu’il y a eu ces 30 dernières années une réelle évolution des services funéraires, et peut-être même qu’une révolution est en marche.

En moins de 2 générations, le monopole a chuté, laissant la place à l’innovation et à la concurrence, des centaines de lieux d’hommage se sont créés, favorisant le développement des cérémonies civiles, et l’évolution de notre société a mis en valeur l’unicité des personnes, des vivants comme des défunts.

Ces facteurs ont poussé et encouragé les opérateurs funéraires, aidés de fournisseurs innovants, à développer la personnalisation de leurs cérémonies et des hommages rendus aux défunts. Et les familles ne s’y sont pas trompées. Certes, il demeure en France des territoires qui restent très traditionnels dans les cérémonies, et des opérateurs qui s’en tiennent à un parcours client axé sur la vente d’articles, mais ces cas deviennent minoritaires.

Le constat que l’on peut faire, c’est que la profession traite, aujourd’hui, bien plus qu’un corps sans vie. Bien au contraire, elle redonne de la vie au défunt au travers de cérémonies ou d’hommages de plus en plus construits qui viennent souligner un parcours professionnel, une histoire d’amour, des qualités humaines… Au sein de ce temps de mémoire, les membres de la famille peuvent s’exprimer, et ce temps devient alors pour eux. Cette cérémonie, dans laquelle ils s’impliquent, sera une des premières pierres qu’ils poseront sur le chemin de leur deuil.

La lecture d’un poème est porteuse d’un message, mais une déclaration d’amour, d’amitié, de reconnaissance, le rappel d’une anecdote donnent un sens tout autre à la cérémonie et parlent aux vivants, à ceux qui restent. Les familles ont de plus en plus besoin de s’exprimer et les opérateurs funéraires sont projetés dans leur monde, car ils les assistent.

Maintenant, des maîtres de cérémonie passent une à deux heures et parfois plus avec certains pour mettre au point un hommage digne, respectueux, mais le plus vivant possible en fin de compte.

Personne ne peut rester insensible à tous ces témoignages. Et l’opérateur funéraire ne peut y échapper, car il se retrouve au cœur du "dispositif", impliqué dans l’hommage, mais aussi dans le deuil de ses familles.

Pour un opérateur funéraire, ne pas accompagner, ne pas être à l’écoute et ne pas faire preuve d’empathie, c’est se décorréler de sa nouvelle mission : considérer le deuil des vivants à sa juste mesure.

R : En quoi les Flories sont un atout précieux pour réaliser cette mission : accompagner le deuil des vivants ?

FP : Les Flories viennent enrichir le "parcours famille" par des moments forts. Elles permettent de témoigner de l’empathie avec un cadeau de condoléances qui ouvre le deuil vers un avenir plus apaisé et qui peut enrichir l’hommage au défunt.

1. Une manière douce de présenter ses condoléances et de démontrer votre engagement

Offrir des flories dépasse de loin le simple geste commercial (fréquent dans une relation client) : c’est un cadeau de condoléances. Un cadeau qui témoigne d’une part la gratitude de l’opérateur funéraire envers la famille de lui faire confiance pour organiser les obsèques de leur défunt. D’autre part, il démontre que chaque famille est pour lui unique et mérite une attention particulière.

Les Flories sont un cadeau de condoléances, car elles concernent le vécu du deuil. Au travers de ce geste, l’opérateur funéraire reconnait à ses "clients" son statut d’endeuillé.

2. Un rituel personnel et symbolique pour les endeuillés

Le slogan des Flories est "Semer comme on sait aimer". C’est une invitation à agir, sans injonction, laissée au libre choix des personnes. L’endeuillé peut utiliser ces boules de fleurs en devenir de diverses manières : rendre hommage au défunt (semer des fleurs en sa mémoire), participer à un rituel d’adieu seul ou à plusieurs (amis, famille, collègues), marquer un lieu cher à son cœur ou, le plus souvent, les garder près de lui.

Tous ces gestes choisis seront chargés de sens pour l’endeuillé, ils favoriseront sa résilience et ouvriront son deuil vers un avenir plus apaisé.

La symbolique des fleurs étant forte (cycle de la vie, amour, hommage, intérêt du défunt pour la nature), les flories peuvent facilement servir au maître de cérémonie dans la construction de l’hommage qu’il rendra au défunt. Il pourra également en remettre à certaines personnes impactées par le deuil ou en confier à des enfants, donnant ainsi une nouvelle dimension à sa prestation.

Une bande dessinée (en version papier ou animée) est disponible pour tous. Elle permet de sensibiliser toutes les générations vers un deuil qui s’ouvre vers l’avenir et la résilience.

Il est important de préciser que les Flories ont été testées par des professionnels de divers horizons et à différentes occasions ou étapes du deuil. Les retours sont tous très positifs et valident le concept des flories en tant que rituel, outil thérapeutique et cadeau de condoléances.

Dans leur conception, les Flories ont adopté le modèle le plus vertueux possible, sur différents points :

- l’utilisation de matériaux naturels, recyclés et recyclables,

- la possibilité de réutiliser le pochon et le coffret pour autre chose (upcycling),

- l’implication de travailleurs en situation de handicap ou en milieu pénitentiaire dans leur fabrication et leur packaging,

- la pérennisation de la vie sur Terre par un soutien à la biodiversité, des insectes pollinisateurs et du stockage du carbone.

Diffuser des flories, c’est donner une image de vous plus éthique et responsable.

"Lorsque j’ai reçu des Flories, je ne m’attendais pas à l’effet que cela aurait sur moi. Ces petites boules de fleurs en devenir semblaient anodines, mais elles portaient en elles une attention sincère, une manière discrète mais forte de dire : je pense à vous.

Rien ne comble l’absence de mon fils, et ce n’est pas le but. Mais ce geste a eu du sens. Il m’a rappelé que, dans le deuil, ce sont parfois les choses les plus simples qui touchent le plus. Une main tendue, une marque de reconnaissance, un symbole qui, sans prétention, trouve sa place dans un moment de douleur.

Ces Flories, je ne les ai pas vues comme un remède, mais comme une présence. Un moyen de dire sans mots que l’on n’est pas seul. Dans un métier où l’on est souvent confronté à la peine des autres sans toujours savoir comment l’accompagner, un geste comme celui-là peut faire la différence. Il ne règle rien, mais il compte".

Les Flories, c’est de la "bombe" ! Oui, mais de fleurs. C’est une boule faite de terre, d’argile et de graines de fleurs méticuleusement sélectionnées qui n’a pas besoin d’être plantée pour germer. Le concept est très simple et efficace, beaucoup plus que des sachets ou des cartes à graines qu’il faut véritablement semer et pour lesquels il faudra réaliser plusieurs étapes et avoir du matériel.