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La pension de réversion, dispositif clé pour les conjoints survivants, a fait l’objet d’une réforme importante en 2025. Ces changements, conçus pour simplifier les démarches administratives et offrir une meilleure équité, imposent aux professionnels du funéraire de disposer d’informations actualisées pour accompagner les familles endeuillées de manière éclairée. Cet article détaille les évolutions récentes et leur impact, en adoptant une approche professionnelle et juridique adaptée à vos besoins.

Un outil essentiel pour le conjoint survivant

La pension de réversion est une aide financière destinée à compenser la perte de revenus qu’entraîne le décès d’un conjoint. Elle représente une part des droits à la retraite acquis par le défunt au cours de sa vie professionnelle et peut être versée par différents régimes de retraite, qu’il s’agisse du régime général, des régimes complémentaires ou des régimes spécifiques, tels que celui des fonctionnaires.

La réforme de 2025 a modifié en profondeur plusieurs critères d’accès et procédures, rendant la pension de réversion plus accessible, mais non sans conséquences pour certains bénéficiaires. Pour les professionnels du secteur funéraire, ces changements représentent une opportunité de fournir des informations claires et actualisées aux familles, tout en les aidant à naviguer dans des démarches administratives souvent complexes.

Les changements majeurs introduits par la réforme de 2025

Le premier volet de la réforme porte sur la simplification des conditions d’accès à la pension de réversion. L’instauration d’un âge minimum uniforme de 62 ans pour tous les régimes est une avancée notable. Cette harmonisation supprime les disparités qui existaient auparavant entre les différents systèmes de retraite, et offre une meilleure lisibilité pour les bénéficiaires.

De plus, la suppression des plafonds de ressources élargit considérablement l’accès à cette aide. Auparavant, les revenus du conjoint survivant pouvaient constituer un frein à l’éligibilité. Désormais, cette barrière a été levée, permettant à un plus grand nombre de familles d’en bénéficier.

Autre innovation majeure, la mise en place d’un guichet unique pour centraliser les démarches administratives liées à la pension de réversion. Ce dispositif simplifie grandement les procédures en permettant aux bénéficiaires de déposer une demande unique, quel que soit le régime de retraite concerné. Cette centralisation réduit les risques d’erreurs et accélère le traitement des dossiers, un avantage non négligeable pour des familles souvent submergées par des démarches multiples.

Enfin, le montant de la pension de réversion a été revalorisé de 2,2 % au 1er janvier 2025, dans le cadre d’une revalorisation générale des pensions. Cette augmentation, bien que modérée, constitue un soulagement pour de nombreux ménages modestes, particulièrement face à l’augmentation constante du coût de la vie.

Les conditions d’éligibilité à la pension de réversion

Malgré ces simplifications, certaines conditions demeurent pour pouvoir prétendre à cette aide. Le statut marital reste un critère fondamental : seuls les conjoints mariés au défunt sont éligibles. Les partenaires liés par un Pacte Civil de Solidarité (PACS) ou vivant en concubinage ne peuvent pas bénéficier de la pension de réversion. Cette restriction, souvent mal comprise par les familles, nécessite une sensibilisation accrue de votre part pour éviter les malentendus.

L’âge minimum, désormais fixé à 62 ans pour tous les régimes, constitue une condition sine qua non. Ce critère harmonisé permet d’unifier les pratiques entre les différents régimes de retraite, mais peut créer des frustrations chez les conjoints plus jeunes, qui doivent attendre d’atteindre cet âge pour percevoir leurs droits.

Par ailleurs, bien que les plafonds de ressources aient été supprimés en 2025, il est important de rappeler que d’autres critères financiers peuvent s’appliquer dans des cas spécifiques, notamment pour les régimes complémentaires ou en présence de droits successoraux complexes.

Ces nuances doivent être expliquées aux familles pour éviter toute confusion.


L’impact des réformes sur les bénéficiaires

Les réformes de 2025 ont des répercussions variées en fonction des situations individuelles. Pour les ménages modestes, la suppression des plafonds de ressources constitue une avancée majeure. Elle leur permet d’accéder plus facilement à une aide financière cruciale sans être pénalisés par des revenus modestes ou irréguliers. De même, la revalorisation des pensions, bien qu’elle reste limitée, offre un soutien supplémentaire aux familles en difficulté.

Cependant, certains ménages à revenus plus élevés pourraient constater une diminution de leur pension de réversion en raison de nouveaux modes de calcul introduits pour certains régimes. Ces modifications visent à redistribuer les fonds de manière plus équitable, mais elles peuvent désavantager les conjoints survivants dont les revenus sont supérieurs à ceux du défunt.

Un exemple concret illustre cette situation : un conjoint survivant percevant un revenu mensuel de 3 000 € pourrait voir sa pension de réversion réduite à 667 €, contre 1 250 € auparavant.

Ce type de changement nécessite une explication claire et anticipée pour éviter des malentendus ou des frustrations.

La grande question reste de savoir quand cette réforme sera mise en place par le Gouvernement. En effet, l’instabilité politique des derniers mois risque, comme pour le débat sur la fin de vie, de retarder la mise en place de cette réforme qui pourrait être bénéfique notamment dans la lisibilité et l’accessibilité à la pension de réversion.

Les démarches administratives pour obtenir la pension de réversion

Le guichet unique permet aux familles de déposer une demande centralisée, même si le défunt était affilié à plusieurs régimes de retraite. Cette mesure réduit considérablement les délais de traitement, et simplifie la procédure pour les familles souvent dépassées par la complexité des formalités post-décès.

Attention, un identifiant FranceConnect au nom du conjoint survivant est obligatoire pour accéder à cette procédure.

À défaut, l’usage du Cerfa S5136i reste obligatoire.

Les documents requis pour constituer un dossier complet incluent le certificat de décès, l’acte de mariage, les relevés de carrière du défunt et les déclarations fiscales. Il sera demandé de joindre également les actes de naissance du conjoint survivant ainsi que du défunt datant de moins de 3 mois.

Vous pouvez conseiller à vos familles d’en faire la demande immédiatement après le décès (le délai de traitement pour l’obtenir est généralement de 3 semaines, ce qui retardera la demande de votre famille et l’obtention de cette aide).

Il est essentiel de rappeler aux familles l’importance de fournir des pièces justificatives précises et complètes pour éviter les rejets de dossier ou les retards dans le traitement.


Une fois le dossier transmis, le délai de traitement est fixé à 4 mois. En cas d’absence de réponse à l’issue de cette période, la demande est réputée refusée. Cette règle impose aux familles une vigilance accrue, et les encourage à suivre l’avancement de leur dossier auprès de la caisse de retraite concernée.

Votre rôle en tant que professionnel du funéraire

Face à ces évolutions, votre rôle est double : informer et accompagner. Il est crucial de sensibiliser les familles aux droits et démarches liés à la pension de réversion. Vous pouvez également jouer un rôle de relais en orientant les familles vers des organismes compétents ou des experts en démarches administratives.

En tant que conseiller, il est utile de proposer des fiches explicatives ou des guides pratiques adaptés aux nouveaux critères d’éligibilité et aux procédures simplifiées de 2025. Ces supports permettent aux familles de mieux comprendre leurs droits et d’aborder les démarches avec sérénité.


Conclusion

La réforme de la pension de réversion en 2025 représente une avancée significative dans la simplification et l’harmonisation des critères d’accès. Cependant, elle impose également une compréhension fine des nouveaux dispositifs pour anticiper leurs impacts sur les bénéficiaires.

En tant que professionnel du funéraire, votre capacité à fournir des informations précises et actualisées renforce votre rôle d’accompagnant auprès des familles endeuillées.
 
Teddy Bredelet
Président fondateur de tranquillite.fr

Résonance n° 212 - Février 2025

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