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Xerfi vient de publier une étude sous le titre : "Le marché des services funéraires à l’horizon 2027 – Les stratégies pour développer sa croissance et faire face à l’essor des crémations". Trois questions à Alix Merle, chargée d’études.
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Face à l’essor de la crémation, le marché des services funéraires peut-il caler ? 

Estimé à plus de 3 milliards d’euros en 2024, le marché français des services funéraires profite du vieillissement de la population. La progression du taux de pénétration des contrats d’assurance obsèques va en outre contribuer à solvabiliser la demande ou à réduire, au moins en partie, le reste à charge des familles. Dans ce contexte, nous anticipons une hausse de 2,5 % par an en moyenne du chiffre d’affaires des pompes funèbres d’ici 2027 en raison d’une augmentation du nombre de convois pris en charge (3 000 à 4 000 décès supplémentaires chaque année), mais aussi des revalorisations tarifaires.

Les entreprises seront toutefois confrontées à une baisse d’activité dans la marbrerie compte tenu de la hausse des crémations. Cette dernière concerne désormais près de 2,5 % des funérailles dans l’Hexagone. Les pompes funèbres doivent dès lors trouver de nouveaux relais de croissance générateurs de revenus et de marges pour compenser leur manque à gagner dans l’inhumation. Dans ces conditions, se développer dans l’exploitation de crématoriums est une diversification à envisager sérieusement.

C’est d’autant plus vrai que cette activité est très dynamique et deux fois plus rentable que la gestion d’une agence de pompes funèbres, à condition de s’associer pour mutualiser les ressources. C’est le choix du groupe familial Maison Dabrigeon, qui a créé des filiales codétenues avec des pompes funèbres locales pour exploiter des crématoriums.

L’ouverture de crématoriums animaliers peut aussi être une piste à explorer, alors que la population de chiens et chats a bondi de 20 % depuis 2012. Les marges des services funéraires devraient alors continuer leur redressement entamé en 2024. 

Le match entre acteurs privés et opérateurs publics est-il terminé ? 

Les pompes funèbres sont historiquement plutôt épargnées par la concurrence. Celle-ci va toutefois se durcir alors que plusieurs réseaux envisagent d’ouvrir de nouveaux points de vente. Depuis la fin du monopole communal, les sociétés privées ont de fait peu à peu grignoté des parts de marché, et prennent aujourd’hui en charge 85 % à 90 % des funérailles. La plupart des agences funéraires sont rattachées à des réseaux intégrés ou d’indépendants (franchises et groupements), parfois eux-mêmes entre les mains de groupes financiarisés comme OGF et FUNECAP, qui trustent 30 % du marché.

La gestion de crématoriums est également de plus en plus l’apanage des opérateurs privés. Dans le même temps, le funéraire public cherche à reprendre des parts de marché en remplaçant ses régies par des structures fonctionnant comme des entreprises privées. Il peut alors proposer une offre proche des standards du privé et disposer de nouvelles ressources pour financer sa diversification, moderniser ses équipements ou s’implanter dans des lieux stratégiques.

Des start-up investissent le marché en s’appuyant sur l’évolution des usages et la démocratisation d’Internet auprès des seniors. Autrefois spécialisées sur des services connexes comme l’entretien des sépultures, certaines de ces jeunes pousses organisent désormais des obsèques à part entière. 

Quels sont les autres leviers actionnés par les pompes funèbres pour se démarquer ?

Pour se démarquer de la concurrence et assurer la croissance de leurs revenus, les pompes funèbres adaptent également leur offre. La personnalisation des obsèques, qui permet au passage de justifier des tarifs plus élevés, l’investissement dans un site marchand, alors que l’obtention des devis en ligne se généralise, ou encore un aménagement plus accueillant des agences et des chambres funéraires sont ainsi possibles.

L’amélioration de l’image des services funéraires auprès du grand public nous semble aussi indispensable. À ce titre, la commercialisation d’offres forfaitaires avec des tarifs fixes est une voie à explorer. Pour limiter le turn-over des salariés confrontés chaque jour à la mort, l’accompagnement psychologique des collaborateurs n’est pas non plus à négliger. 
 
Le groupe Xerfi est en France le leader des études économiques sectorielles. Il présente le plus grand catalogue de travaux sur la France et l’international. Éditeur indépendant, il apporte à ses clients, par son expertise professionnelle, sa liberté éditoriale, son ouverture intellectuelle, l’accès rapide, fiable, clair, à la connaissance actualisée des évolutions sectorielles, des stratégies des acteurs économiques et de leur environnement.
 
 
Alix Merle
Auteur de l’étude

Résonance n° 213 - Mars 2025

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations