Pourquoi tant de projets d’entreprises échouent-ils, malgré leur fort potentiel ? La réponse réside souvent dans une mauvaise conduite du changement. Communication, formation, implication des équipes : autant de clés souvent négligées qui pourraient pourtant transformer une simple idée en une réussite collective. À travers l’exemple d’un hommage funéraire avant la fermeture du cercueil, cet article explore les étapes essentielles pour mener une transformation en douceur, en mobilisant l’adhésion et la motivation des collaborateurs.
Pourquoi les projets échouent-ils ?
La conduite du changement est souvent présentée comme l’une des conditions sine qua non de l’amélioration en continu dans les entreprises. Pourtant, nombre d’entre elles trébuchent sur cette étape essentielle, compromettant parfois des projets prometteurs.
Quels sont les écueils les plus fréquents ?
• Manque d’implication des équipes : dès les premiers instants d’un projet, la communication avec les équipes est cruciale. Les impliquer permet non seulement de lever les réticences, mais aussi de prendre en compte leurs idées et leurs préoccupations. Ce dialogue est une preuve que les décideurs valorisent l’avis de ceux qui sont au plus près de l’exécution.
• Objectifs flous ou mal définis : une vision imprécise des résultats attendus désoriente les équipes et disperse leurs efforts.
• Résistance au changement : peur de l’inconnu, méfiance face aux bénéfices promis ou appréhensions quant à la redistribution des bénéfices… Autant de freins qui ralentissent l’adhésion au projet.
• Communication insuffisante : un manque d’information, ou pire, des messages contradictoires alimentent frustrations et incompréhensions.
• Planification et ressources inadéquates : une mauvaise estimation des besoins – qu’ils soient humains, financiers ou temporels – mène souvent à des retards coûteux.
• Absence de formation et d’accompagnement : sans un apprentissage adapté aux nouvelles pratiques, les employés risquent de se sentir inefficaces ou dépassés, ce qui renforce leur stress.
• Suivi et évaluation limitée : négliger le suivi prive les responsables d’une capacité à ajuster rapidement les actions, creusant l’écart entre attentes et résultats.
Cas pratique : introduire un hommage avant la fermeture du cercueil
Prenons un exemple concret pour illustrer ces principes. Un entrepreneur dans le secteur des pompes funèbres souhaite introduire un hommage au défunt avant la fermeture du cercueil. Pourquoi ?
Parce qu’il a observé que ce moment, souvent redouté, pourrait devenir une étape de recueillement marquante pour les familles, facilitant leur processus de deuil. Mais alors… comment convaincre l’équipe - et notamment les maîtres de cérémonie - de s’approprier cette nouvelle pratique, sans percevoir cela comme une surcharge de travail ?
Tout simple grâce au dialogue et à une démarche structurée afin d’introduire ce changement porteur de sens.
Les étapes d’une transformation réussie
1. Présenter le contexte et les bénéfices
Commencez par exposer l’objectif de ce changement : personnaliser les cérémonies, offrir un moment inoubliable de recueillement et enrichir l’accompagnement des familles. Insistez sur le fait que ce n’est pas une tâche supplémentaire, mais une manière de donner plus de sens à leur métier.
2. Impliquer les équipes dès le départ
Organisez des réunions avec les maîtres de cérémonie, les conseillers funéraires et les porteurs. Écoutez leurs idées et leurs éventuelles inquiétudes. Montrez-leur que leur contribution enrichira ce processus. Par exemple, dans les 30 minutes précédant la fermeture du cercueil, un hommage peut être organisé : le dépôt d’objets dans le cercueil, la lecture d’un poème, ou même une synchronisation soignée pour un geste collectif d’adieu.
3. Former et accompagner les collaborateurs
Proposez des sessions de formation pour affiner leur approche, tant dans la communication avec les familles que dans la gestion émotionnelle de ce moment délicat. Prévoyez également des exercices pratiques pour coordonner les étapes de cet hommage, comme un ballet maîtrisé entre le maître de cérémonie et les porteurs.
4. Définir des objectifs clairs et progressifs
Structurez le changement par étapes. Par exemple :
• Prendre contact avec la famille la veille pour valider les horaires ;
• Proposer une première version de l’hommage ;
• Recueillir des retours après la cérémonie pour affiner les pratiques.
5. Valoriser les efforts de l’équipe
Chaque petite réussite doit être reconnue et célébrée. Créez une dynamique positive où chaque contribution est valorisée, ce qui renforcera la motivation.
6. Suivi et ajustements continus
Collectez les retours des familles et des équipes. Prenez le temps d’évaluer ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré. Ce processus d’itération est essentiel pour pérenniser le changement.
En conclusion
La conduite du changement est un art subtil, où l’écoute, la pédagogie et la vision à long terme jouent des rôles clés. En évitant les pièges classiques et en adoptant une approche méthodique, il est possible de transformer les résistances initiales en un véritable levier d’adhésion et de succès. L’exemple de l’hommage funéraire nous rappelle que derrière chaque transformation, il y a des humains à convaincre, à former et à valoriser – pour un résultat bénéfique à tous.
Jean-Michel Rey
Consultant et formateur funéraire
Résonance n° 210 - Décembre 2024
Résonance n° 210 - Décembre 2024
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