Évolutions législatives, jurisprudentielles et doctrinales de septembre et octobre 2024.
Obsèques : les Français en quêtent de nouveaux rituels
À la demande de la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF), le CRÉDOC réalise tous les 5 ans une enquête par téléphone sur les pratiques liées aux obsèques auprès d’un échantillon de 1 000 répondants de 40 ans et plus. Les résultats (mai 2024) montrent que les cérémonies d’obsèques et le regroupement autour du défunt restent des éléments centraux du deuil.
Selon l’enquête, la pandémie de la Covid-19 a renforcé, dans l’esprit de nos concitoyens, la prégnance des préoccupations pour la mort et les obsèques. Cette tendance est confortée par le vieillissement de la population qui implique mécaniquement une augmentation du nombre de morts par an, passé de 550 000 en 2010 à 630 000 en 2023. Parallèlement, le développement spectaculaire de la crémation en France (42 % des décès en 2022, contre 28 % en 2009) reflète une profonde modification de la manière dont les Français envisagent les obsèques et l’entretien du souvenir.
Selon l’étude, vivre la séparation et garder un lien avec le défunt sont des étapes passant de moins en moins par le cimetière. Le souvenir est cultivé en d’autres lieux, a fortiori après une incinération et une dispersion des cendres. Ces évolutions traduisent le recul du sens religieux de la mort. Elles ouvrent sur des perspectives d’autres pratiques funéraires comme l’aquamation, l’humusation ou la promession.
Pour information :
L’aquamation est un procédé qui utilise de l’eau et des produits chimiques pour décomposer le corps. En quelques heures, le corps est réduit en éléments liquides, tandis que les os sont broyés pour former une poudre blanche similaire aux cendres d’une crémation.
L’humusation, ou compostage humain, est une méthode qui transforme le corps en humus ou compost. Grâce à la chaleur naturelle et à l’intervention de micro-organismes, le corps se décompose en quelques semaines et se transforme en compost.
La promession est une technique où le corps est plongé dans de l’azote liquide à une température de -196 °C, ce qui le rend extrêmement fragile. Ensuite, il est soumis plusieurs heures à des vibrations pour se réduire en particules fines. Ce processus permet ensuite de séparer les métaux et de les recycler, tandis que les restes sont placés dans un conteneur biodégradable.
Me Philippe Nugue
Source : CRÉDOC
ADALTYS Avocats
Résonance n° 209 - Novembre 2024
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